27/12/2025

Plan de trésorerie prévisionnel un guide pratique pour piloter votre activité

Découvrez comment construire un plan de trésorerie prévisionnel fiable. Un guide concret avec des exemples pour anticiper les risques et piloter sereinement.

Concrètement, un plan de trésorerie prévisionnel, c'est quoi ? Imaginez une simple feuille de calcul qui liste, mois par mois, toutes vos rentrées d'argent prévues (les encaissements) et toutes vos sorties (les décaissements). L'objectif est limpide : savoir à l'avance combien d'argent vous aurez réellement sur votre compte en banque. C'est le seul moyen de vous assurer que vous pourrez payer vos factures à temps et, pourquoi pas, saisir une belle opportunité qui se présente.

Pourquoi un prévisionnel de trésorerie est votre meilleur allié

Piloter son entreprise sans plan de trésorerie, c'est un peu comme naviguer en plein brouillard sans boussole. On avance, certes, mais chaque imprévu peut vite tourner au cauchemar. Pour tout entrepreneur, cet outil n'est pas juste un tableau de chiffres de plus. C'est votre GPS financier, essentiel pour garder le cap et anticiper les virages.

Grâce à lui, vous passez d'un mode "réaction" à un mode "anticipation". Fini le stress de découvrir un compte bancaire dans le rouge en fin de mois. Vous prenez les commandes.

Anticiper pour ne plus jamais subir

Le quotidien d'un indépendant ou d'un dirigeant de TPE est une course d'obstacles. Un gros client qui paie en retard, des cotisations sociales qui tombent au mauvais moment, l'ordinateur qui lâche... Sans une vision claire de votre trésorerie à venir, la moindre tuile peut déstabiliser toute votre activité.

Prenons un exemple concret : un développeur freelance qui vient de livrer un gros projet. Il a travaillé d'arrache-pied pendant deux mois. Il envoie sa facture, mais son client a une politique de paiement à 60 jours. Sans prévisionnel, notre freelance risque la douche froide le mois suivant, quand il devra payer son loyer et ses charges, alors même que son carnet de commandes est plein.

Avec un plan de trésorerie, il aurait vu ce décalage arriver gros comme une maison. Il aurait pu alors :

  • Négocier un acompte à la commande pour lisser ses rentrées d'argent.
  • Anticiper et mettre de côté une partie de ses revenus précédents.
  • Discuter en amont avec sa banque pour une autorisation de découvert temporaire, dossier à l'appui.

Un plan de trésorerie ne va pas vous prédire l'avenir, mais il vous donne une feuille de route fiable. Il vous signale les virages dangereux, les côtes à grimper, et aussi les belles lignes droites où vous pourrez enfin accélérer.

Un outil pour prendre les bonnes décisions

Au-delà d'éviter les catastrophes, le prévisionnel est un formidable outil d'aide à la décision. Il apporte des réponses claires à des questions que vous vous posez tous les jours :

  • Puis-je embaucher mon premier salarié ? En simulant le coût d'un salaire et des charges associées, vous verrez immédiatement l'impact sur votre trésorerie, mois après mois.
  • Est-ce le bon moment pour investir dans ce nouveau logiciel ? Le prévisionnel vous dira si vous pouvez vous le permettre sans mettre en danger votre trésorerie courante.
  • Que faire d'un excédent de trésorerie ? Si vos prévisions sont au vert, vous pouvez planifier sereinement de rembourser un prêt, de placer cet argent ou de vous verser une prime bien méritée.

Cette vision est d'autant plus précieuse dans le contexte actuel. Selon le baromètre Bpifrance Le Lab - Rexecode, la trésorerie reste un sujet d'inquiétude majeur : 32 % des dirigeants de TPE-PME la jugent difficile. Avoir un prévisionnel fiable vous donne un véritable avantage pour naviguer plus sereinement que les autres.

Finalement, comprendre l'intérêt de cet outil est une première étape essentielle. La suivante est de bien saisir la différence fondamentale entre un budget et une trésorerie. C'est exactement ce que nous expliquons dans notre article qui souligne pourquoi le budget de trésorerie est crucial pour l'avenir. Heureusement, des outils comme Bizyness existent pour vous simplifier la vie en automatisant une grande partie du travail. Vous pouvez ainsi vous concentrer sur ce qui compte vraiment : l'analyse et les décisions stratégiques.

Construire votre plan de trésorerie étape par étape

La théorie, c'est bien, mais la pratique, c'est encore mieux. Il est temps de mettre les mains dans le cambouis et de bâtir votre propre plan de trésorerie prévisionnel. Rassurez-vous, on est loin des tableurs complexes et du jargon comptable. L’approche est en fait très logique : il s'agit simplement d'organiser les flux financiers que vous connaissez déjà pour anticiper l'avenir.

L'objectif est simple : créer un tableau, le plus souvent mensuel, qui projette votre situation financière sur l'année à venir. Chaque colonne représente un mois, et chaque ligne une catégorie d'entrée ou de sortie d'argent. C'est ce document qui vous donnera la visibilité nécessaire pour piloter sereinement votre activité.

Pensez-y comme un GPS financier. Ce processus vous aide à naviguer avec plus de clarté, à anticiper les virages serrés et, au final, à prendre de bien meilleures décisions.

Diagramme explicatif du processus de planification en trois étapes : naviguer, anticiper, décider.

Cette visualisation le montre bien : la prévision n'est pas une destination, mais un cycle continu qui alimente votre stratégie et sécurise votre développement.

Lister précisément tous vos encaissements

La première étape, et sans doute la plus motivante, consiste à faire l'inventaire de toutes les rentrées d'argent prévues. C'est le carburant de votre entreprise. Pour que vos prévisions tiennent la route, il faut être à la fois exhaustif et réaliste.

Commencez par votre chiffre d'affaires (CA) prévisionnel TTC. C'est souvent l'estimation la plus délicate. Si votre activité est déjà lancée, votre meilleur allié, ce sont vos chiffres des années précédentes. N'oubliez pas de prendre en compte la saisonnalité ! Si vous démarrez, appuyez-vous sur votre étude de marché, mais restez prudent. Mieux vaut une bonne surprise qu'une mauvaise.

Un point essentiel : intégrez bien les délais de paiement. Une facture émise en janvier mais payée à 30 jours fin de mois, c'est de l'argent qui n'arrivera sur votre compte qu'en mars. C'est cette date d'encaissement réelle qui compte pour votre trésorerie, pas la date de facturation.

Au-delà de vos ventes, d'autres sources de revenus peuvent venir alimenter votre trésorerie :

  • Les apports en capital ou en compte courant d'associé si vous prévoyez d'injecter des fonds.
  • L'obtention d'un prêt bancaire, qui se traduira par un encaissement ponctuel important.
  • Les subventions ou aides publiques que vous attendez de percevoir.
  • Les remboursements de crédit de TVA, si vous y êtes éligible.

L'idée est de cartographier chaque euro qui doit entrer dans les caisses et, surtout, de savoir quand il arrivera.

Identifier l'ensemble de vos décaissements

Maintenant, passons au côté moins réjouissant mais tout aussi crucial : les sorties d'argent. L'erreur la plus fréquente ? En oublier. Une seule grosse dépense omise peut fausser complètement le résultat final. Soyez donc méticuleux.

Pour n'en laisser aucune de côté, le mieux est de les classer par grandes familles.

Les charges fixes
Ce sont les plus simples à anticiper. Ce sont vos dépenses récurrentes, dont le montant varie peu.

  • Loyers et charges locatives
  • Salaires bruts et charges sociales (salariales et patronales)
  • Abonnements divers (téléphone, internet, logiciels SaaS)
  • Assurances professionnelles
  • Honoraires de l'expert-comptable
  • Remboursements d'emprunts (capital + intérêts)

Les charges variables
Celles-ci, comme leur nom l'indique, fluctuent en fonction de votre niveau d'activité.

  • Achats de matières premières ou de marchandises
  • Frais de sous-traitance
  • Frais de transport et de livraison
  • Commissions sur les ventes
  • Dépenses de marketing et de publicité

Les impôts et taxes
Ce sont souvent eux qui font le plus mal s'ils ne sont pas anticipés.

  • La TVA à décaisser (la différence entre la TVA collectée sur vos ventes et celle déductible sur vos achats)
  • L'impôt sur les sociétés (acomptes et solde)
  • Les cotisations sociales du dirigeant (URSSAF, retraite, etc.)
  • La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE)

Prenons l'exemple concret d'une graphiste freelance. En juin, elle facture 5 000 € HT. Son prévisionnel doit absolument faire apparaître une sortie de trésorerie de 1 100 € (soit 22 % de cotisations URSSAF) pour le trimestre suivant. Oublier cette ligne, c'est s'assurer une très mauvaise surprise trois mois plus tard.

Ici aussi, la règle d'or est de noter chaque dépense pour le mois où elle sera effectivement payée, et non à la réception de la facture.

Calculer le solde de trésorerie final

Une fois vos listes d'encaissements et de décaissements bien établies, mois par mois, le plus dur est fait. Il ne reste plus que quelques additions et soustractions pour donner vie à votre plan de trésorerie.

Pour chaque mois, deux indicateurs clés sont à calculer.

  1. Le solde de trésorerie du mois : C'est tout simplement la différence entre ce qui est entré et ce qui est sorti.
    Solde du mois = Total Encaissements du mois - Total Décaissements du mois
    Ce chiffre vous dit si, sur la période, vous avez gagné ou perdu de la trésorerie.

  2. Le solde de trésorerie cumulé : C'est le véritable pouls de votre entreprise. Il représente le montant que vous aurez réellement sur votre compte en banque à la fin du mois.
    Solde cumulé fin de mois = Solde cumulé début de mois + Solde du mois

Le solde de départ du tout premier mois de votre prévisionnel ? C'est tout simplement le solde de votre compte bancaire au moment où vous commencez.

Voici un tableau très simple pour illustrer le mécanisme :

LibelléJanvierFévrierMars
Solde début de période2 000 €-500 €-1 300 €
Total Encaissements4 000 €5 200 €6 500 €
Total Décaissements6 500 €6 000 €5 000 €
Solde du mois-2 500 €-800 €1 500 €
Solde fin de période-500 €-1 300 €200 €

Dans cet exemple, on repère tout de suite un problème majeur en janvier et février. Même avec une activité qui semble bonne (les encaissements augmentent), les décaissements créent un découvert. C'est exactement à ça que sert le plan : voir venir ce "creux de la vague" et pouvoir agir avant d'avoir la tête sous l'eau.

Pour ceux qui veulent une base solide pour démarrer sans attendre, nous avons justement préparé un guide complet incluant un tableau prévisionnel à remplir. Ce modèle vous aidera à bien structurer vos informations et à éviter les erreurs de calcul les plus courantes.

Choisir le bon outil pour piloter votre trésorerie prévisionnelle

Une fois que vous avez la méthode en main pour bâtir votre plan de trésorerie prévisionnel, la question suivante est inévitable : quel outil utiliser ? Ce n'est pas un détail. Le support que vous choisirez aura un impact direct sur la fiabilité de vos chiffres, le temps que vous y passerez et votre capacité à réagir rapidement quand c'est nécessaire.

Concrètement, deux grandes voies s'offrent à vous. Il y a la méthode "maison" avec un bon vieux tableur, et l'approche automatisée via un logiciel dédié. Chacune a ses forces et ses faiblesses, et le meilleur choix pour vous dépendra de la taille de votre activité et de ce que vous attendez de cet outil de pilotage.

Le tableur : flexible, mais piégeux

Pour beaucoup de créateurs d'entreprise, le premier réflexe, c'est Excel ou Google Sheets. C'est logique : c'est une solution accessible, souvent déjà installée sur l'ordinateur, et qui offre une liberté totale. Vous pouvez créer votre tableau de A à Z, en ajoutant les lignes et colonnes qui collent parfaitement à votre business.

Mais attention, cette flexibilité a un revers. Gérer son prévisionnel à la main sur un tableur, c'est s'exposer à quelques risques bien réels :

  • Les erreurs de saisie : Une simple faute de frappe, un copier-coller malencontreux, et tous vos calculs peuvent être faussés sans que vous ne vous en aperceviez.
  • Les formules qui virent au cauchemar : Maintenir des formules pour le solde cumulé, la TVA ou les décalages de paiement peut vite devenir un vrai sac de nœuds, surtout quand l'activité grandit.
  • La mise à jour, cette corvée : Importer les transactions bancaires, pointer les factures, réajuster les prévisions... C'est un travail fastidieux. Le risque ? On repousse, on oublie, et le prévisionnel finit par prendre la poussière, devenant totalement inutile.
  • Une vision figée dans le temps : Un tableur, c'est une photo à un instant T. Il peine à s'adapter en temps réel aux imprévus et ne vous donne pas une vision vivante de votre cash.

Le tableur reste tout de même un excellent moyen de se lancer et de comprendre la mécanique. C'est pourquoi nous mettons à votre disposition notre modèle de plan de trésorerie sur Excel à télécharger. Il est déjà structuré pour vous faire gagner du temps et vous éviter les erreurs de débutant.

Les logiciels spécialisés : l'automatisation pour retrouver la sérénité

Si vous voulez vraiment faire de votre plan de trésorerie un allié stratégique au quotidien, les logiciels de gestion sont la solution la plus sûre. Leur secret ? L'automatisation.

Un outil comme Bizyness ne se contente pas de vous donner un tableau à remplir. Il se branche directement sur vos comptes en banque pour récupérer les transactions en temps réel. Il se connecte aussi à votre outil de facturation pour anticiper les encaissements à venir. Cette synchronisation quasi totale élimine le besoin de saisie manuelle et, avec lui, la grande majorité des risques d'erreurs.

On voit bien ici comment tout est connecté : la facturation, la compta et la trésorerie dialoguent entre elles.

Un ordinateur portable et un smartphone affichent des applications de gestion financière, avec l'icône Excel.

Grâce à cette vue centralisée, vous générez des prévisions fiables sans effort, basées sur des données réelles et toujours à jour.

Le but n'est pas juste de gagner du temps. C'est de gagner en confiance. Un prévisionnel automatisé vous donne des chiffres fiables, sur lesquels vous pouvez vous appuyer pour prendre de vraies décisions, au lieu de naviguer à l'aveugle.

Choisir un logiciel de gestion d'entreprise est souvent une décision qui va plus loin que la seule gestion de trésorerie. C'est un pas vers une meilleure structuration de tous vos processus. Pour creuser le sujet, n'hésitez pas à jeter un œil à notre guide complet.

Pour résumer, voici un face-à-face rapide des deux approches :

CritèreTableur (Excel, Google Sheets)Logiciel spécialisé (Bizyness)
FiabilitéFaible à moyenne (risque élevé d'erreurs humaines)Très élevée (données automatisées)
Temps passéÉlevé (saisie et mises à jour manuelles)Faible (l'outil fait le gros du travail)
VisionStatique (une photo à un instant T)Dynamique (mise à jour en temps réel)
CoûtGratuit ou inclus dans une suite bureautiqueAbonnement mensuel (souvent vite rentabilisé)
CollaborationLimitée (galère de gestion des versions)Facile (accès partagé et sécurisé)

Au final, si le tableur est un bon point de départ pour se faire la main, il montre vite ses limites. Passer sur un outil spécialisé, c'est un véritable investissement pour votre sérénité et votre performance. Vous vous libérez un temps précieux que vous pourrez enfin consacrer à ce qui compte vraiment : vos clients et la croissance de votre boîte.

Ces erreurs fréquentes qui mettent votre trésorerie en péril

Établir un plan de trésorerie prévisionnel est une étape cruciale, mais sa vraie valeur dépend de sa précision. Un prévisionnel rempli d'erreurs ou d'approximations peut vite donner un faux sentiment de sécurité et vous conduire à prendre de mauvaises décisions. Pour qu'il devienne votre véritable tableau de bord, il est essentiel d'apprendre à déjouer les pièges les plus courants.

Savoir identifier ces erreurs classiques est le meilleur moyen de construire des prévisions solides, capables de résister aux aléas du quotidien. Passons en revue les faux pas qui fragilisent le plus souvent la trésorerie des entrepreneurs et, surtout, comment les éviter concrètement.

Illustration d'un calendrier de retards de paiement, de factures erronées et d'options de gestion financière.

Un optimisme excessif sur les ventes

C'est l'erreur numéro un. Elle part souvent d'une bonne intention, mais elle peut coûter très cher. Bien sûr que vous croyez en votre projet, mais prévoir une croissance de 30 % par mois dès le lancement, c'est rarement réaliste. Surévaluer les encaissements à venir fausse toute la chaîne de prévision et masque complètement le risque de vous retrouver à sec.

La solution est simple : basez vos estimations sur des faits.

  • Si votre entreprise est déjà lancée : Plongez dans vos chiffres des années précédentes. Tenez bien compte de la saisonnalité et des tendances de votre marché.
  • Si vous démarrez : Appuyez-vous sur votre étude de marché, mais adoptez une approche conservatrice. Mieux vaut prévoir un démarrage en douceur et avoir une bonne surprise que l'inverse.

Le conseil d'expert : Ne vous fiez pas à un seul chiffre. Construisez trois scénarios pour votre chiffre d'affaires : un prudent, un réaliste et un optimiste. Ça vous donnera une marge de manœuvre et vous préparera, mentalement et financièrement, à toutes les éventualités.

L'oubli ou la sous-estimation des charges

Une autre erreur très fréquente, c'est de se focaliser sur les grosses dépenses comme le loyer et les salaires, en oubliant toutes les "petites" charges. Le problème, c'est qu'une fois additionnées, elles peuvent représenter des sommes importantes. Avez-vous pensé aux frais bancaires ? Aux abonnements pour vos logiciels ? Aux frais de déplacement ? À la cotisation foncière des entreprises (CFE) ?

Dans la même veine, les impôts et les cotisations sociales sont souvent les grands oubliés. Le paiement trimestriel de l'URSSAF ou un acompte d'impôt sur les sociétés peuvent creuser un trou béant dans votre trésorerie s'ils n'ont pas été anticipés.

Pour ne rien oublier, reprenez vos relevés bancaires des derniers mois et listez absolument tout ce qui sort. Chaque ligne de dépense, même la plus petite, doit trouver sa place dans votre prévisionnel.

Ignorer l'impact de la TVA et des délais de paiement

Votre plan de trésorerie ne se fait pas en Hors Taxes (HT), mais bien en Toutes Taxes Comprises (TTC). Ce qui compte, c'est l'argent qui entre et qui sort réellement de votre compte en banque.

Ici, deux points de vigilance sont critiques :

  1. La TVA : Vous la collectez sur vos ventes (un encaissement), mais vous devez la reverser à l'État (un décaissement). Si vous oubliez de prévoir cette sortie d'argent, la mauvaise surprise est garantie.
  2. Les délais de paiement : Facturer en janvier ne veut pas dire être payé en janvier. Si vos clients vous paient à 30 ou 60 jours, l'encaissement doit être noté dans la colonne du mois où vous recevez l'argent, pas celui où vous avez émis la facture.

Cette rigueur est la clé pour avoir un prévisionnel qui reflète vraiment la réalité de votre cash disponible.

Ne pas mettre à jour le prévisionnel régulièrement

Un plan de trésorerie, ce n'est pas un document qu'on fait une fois par an pour le laisser dormir dans un tiroir. C'est un outil vivant, qui doit respirer au même rythme que votre activité. Le laisser prendre la poussière, c'est comme conduire en regardant une vieille carte routière : vous risquez de rater la sortie ou de finir dans une impasse.

Le contexte économique actuel rend cette vigilance encore plus cruciale. L'incertitude pèse sur les TPE-PME, avec des perspectives de trésorerie à trois mois qui atteignent -22 points. Dans ce climat où 85 % des entreprises s'inquiètent pour leur trésorerie, ne pas modéliser ces incertitudes est une erreur grave. Cela peut mener à des investissements hasardeux, alors que seulement 39 % des dirigeants prévoient encore d'investir. Pour creuser le sujet, vous pouvez consulter les dernières analyses sur la confiance des PME.

Votre prévisionnel doit être mis à jour au minimum une fois par mois. Comparez ce que vous aviez prévu avec les chiffres réels. Cet exercice vous aidera à voir les écarts, à comprendre pourquoi ils existent, et surtout à affiner vos prévisions pour les mois suivants. C'est comme ça que votre plan de trésorerie deviendra un allié stratégique sur lequel vous pouvez vraiment compter.

Comment interpréter votre prévisionnel pour agir

Un plan de trésorerie prévisionnel bien construit est bien plus qu'un simple tableau de chiffres. C'est votre feuille de route, un véritable outil de pilotage pour transformer des données brutes en décisions éclairées. Avoir une vision claire, c'est bien. Agir en conséquence, c'est mieux. Savoir lire entre les lignes de votre prévisionnel, c'est ce qui vous permet de passer de spectateur à véritable pilote de votre activité.

L'objectif n'est pas de subir les prévisions, mais bien de s'en servir pour façonner l'avenir de votre entreprise.

Anticiper un trou de trésorerie et agir en amont

L'atout majeur de votre prévisionnel, c'est sa capacité à tirer la sonnette d'alarme avant que les problèmes n'arrivent. Imaginons que votre tableau affiche un solde négatif dans trois mois. Surtout, pas de panique. Vous venez de gagner l'avantage le plus précieux qui soit : le temps.

Au lieu de subir la situation le moment venu, vous pouvez dès aujourd'hui actionner plusieurs leviers. L'idée, c'est de combiner de petites actions dont les effets cumulés vont progressivement redresser la barre.

  • Accélérer les rentrées d'argent : C'est le levier le plus direct et souvent le plus efficace. Plongez dans vos factures en attente et musclez vos relances clients. Un simple coup de fil peut parfois débloquer un paiement bien plus vite qu'un énième email. Envisagez aussi de proposer un petit escompte pour tout règlement comptant.
  • Dialoguer avec les fournisseurs : Vous avez une grosse facture fournisseur qui tombe pile au moment de votre creux de trésorerie ? Prenez votre téléphone. Contactez votre partenaire, expliquez-lui la situation en toute transparence et voyez s'il est possible d'obtenir un délai de paiement ou un échelonnement. Une bonne relation commerciale repose aussi sur ce genre d'échanges.
  • Reporter les dépenses non essentielles : Cet investissement dans un nouvel ordinateur, ce budget publicitaire supplémentaire... Est-ce que ça peut attendre un mois ou deux ? Passez en revue vos décaissements prévus et identifiez tout ce qui n'est pas vital pour le fonctionnement de l'entreprise à court terme.

Le plus important est d'agir maintenant. Plus vous attendez, plus vos marges de manœuvre se réduisent. Un découvert anticipé et négocié avec votre banquier, prévisionnel à l'appui, vous coûtera toujours moins cher qu'un découvert subi et non autorisé.

Ce pilotage proactif est d'autant plus crucial dans le contexte économique actuel. Le baromètre de Rexecode révèle que 59 % des entreprises anticipent une future dégradation de leur trésorerie et 43 % prévoient de réduire leurs investissements. Votre prévisionnel vous donne les clés pour ne pas subir cette tendance, mais y répondre avec une stratégie claire. Pour approfondir ces chiffres, n'hésitez pas à consulter l'analyse complète sur la situation des PME.

Que faire quand la trésorerie est excédentaire ?

À l'inverse, votre prévisionnel peut vous annoncer une excellente nouvelle : un excédent de liquidités se profile durablement. C'est une position très confortable, mais qui appelle elle aussi à une réflexion stratégique. Laisser cet argent "dormir" sur un compte courant est rarement la meilleure option, surtout dans un contexte d'inflation.

Voici quelques pistes pour faire travailler cet excédent intelligemment :

  • Constituer un matelas de sécurité : C'est le premier réflexe, et il est très sain. Mettre de côté l'équivalent de trois à six mois de charges fixes vous offre une sérénité inestimable pour affronter les imprévus.
  • Investir dans la croissance : C'est le moment parfait pour financer les projets qui feront passer votre entreprise au niveau supérieur. Achat de matériel plus performant, développement d'une nouvelle offre, recrutement d'un talent clé... Cet excédent vous permet de financer ces étapes sur fonds propres, sans alourdir votre endettement.
  • Rembourser des dettes par anticipation : Si vous avez des emprunts en cours, utiliser votre excédent pour un remboursement anticipé peut générer des économies substantielles sur les intérêts et alléger vos charges fixes pour l'avenir.
  • Placer la trésorerie : Si l'excédent est important et qu'aucun projet d'investissement n'est prévu à court terme, des solutions de placement peuvent permettre à cet argent de travailler pour vous et de contrer les effets de l'inflation.

En vous offrant une telle visibilité, votre prévisionnel devient votre meilleur allié dans toutes vos discussions financières. Présenté à votre banquier, il atteste de votre rigueur et de votre maîtrise. Montré à des investisseurs, il rend le potentiel de votre projet concret. C'est la preuve que vous ne naviguez pas à vue, mais que vous tenez fermement la barre.

Le plan de trésorerie : vos questions, nos réponses

Se lancer dans un plan de trésorerie soulève souvent pas mal de questions. C'est parfaitement normal. Pour vous aider à y voir plus clair, j'ai rassemblé ici les interrogations les plus fréquentes que les entrepreneurs me posent.

À quel rythme faut-il mettre à jour son prévisionnel ?

Un plan de trésorerie, c'est un peu comme une carte de navigation : il n'est utile que s'il est à jour. Une révision mensuelle est vraiment le minimum vital. L'idée est simple : vous prenez vos prévisions et vous les comparez avec ce qui s'est réellement passé sur vos comptes bancaires.

Ce petit exercice régulier est incroyablement puissant. Il vous permet de voir immédiatement où ça dérape, de comprendre pourquoi, et surtout, d'ajuster le tir pour les mois suivants. Dans le contexte actuel, je conseille même une analyse plus poussée chaque trimestre pour garder une longueur d'avance.

TVA ou pas TVA ? Faut-il raisonner en HT ou en TTC ?

Voilà LA question qui peut fausser tous vos calculs. La réponse est sans appel : toujours en Toutes Taxes Comprises (TTC).

Pensez-y de manière très concrète : votre plan de trésorerie doit refléter les mouvements d'argent sur votre compte en banque. Or, quand un client vous paie, il vire le montant TTC. Quand vous réglez une facture à un fournisseur, vous payez aussi en TTC. La TVA que vous collectez pour l'État avant de la reverser est une sortie d'argent bien réelle. L'oublier, c'est la meilleure façon de se retrouver dans le rouge sans comprendre pourquoi.

Quelle est la différence avec un budget prévisionnel ?

On a tendance à tout mélanger, et pourtant, ces deux outils ne jouent pas du tout dans la même catégorie.

  • Le budget prévisionnel s'intéresse à la rentabilité de votre activité. On y compare des produits (le chiffre d'affaires hors taxes) à des charges (les achats hors taxes) pour voir si vous allez dégager un bénéfice ou une perte. C'est l'outil qui vous aide à savoir si votre modèle économique tient la route.
  • Le plan de trésorerie, lui, se concentre sur la liquidité. Son seul but est de s'assurer que vous aurez assez de cash pour payer les factures à la fin du mois. Il traque les vrais flux d'argent, en TTC.

Pour faire simple : on peut être très rentable sur le papier (budget dans le vert) et pourtant déposer le bilan faute de cash pour payer les salaires (trésorerie négative). Ces deux outils sont donc non seulement différents, mais surtout essentiels et complémentaires pour piloter sereinement votre entreprise.


Envie de passer moins de temps sur Excel et plus sur votre cœur de métier ? Avec Bizyness, vous pouvez automatiser votre plan de trésorerie en connectant simplement vos comptes bancaires et vos factures. Prenez les bonnes décisions, basé sur des chiffres fiables et à jour, sans vous arracher les cheveux. Découvrez comment Bizyness peut changer votre quotidien.

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