Savoir à partir de quel moment précis votre entreprise commence à générer des bénéfices, ça vous parle ? C'est exactement ce que permet de déterminer le calcul du point mort. On parle ici du jour de l'année où votre chiffre d'affaires cumulé arrive enfin à couvrir l'ensemble de vos charges, qu'elles soient fixes ou variables.
Dit plus simplement, c'est la date à partir de laquelle chaque euro encaissé devient du pur profit. Un véritable jalon dans la vie d'une entreprise !

Ne voyez pas le point mort comme un concept comptable abstrait. Pensez-y plutôt comme un GPS pour votre activité. Il prend un chiffre financier – le seuil de rentabilité, exprimé en euros – et le transforme en une donnée temporelle très concrète : un nombre de jours.
Cette vision change radicalement la perspective pour un entrepreneur. Au lieu de courir après un montant de chiffre d'affaires, vous visez une date précise dans le calendrier. C’est tout de suite plus motivant, non ?
Le calcul en lui-même est assez direct une fois que vous avez déterminé votre seuil de rentabilité. Il suffit d'appliquer une règle de trois toute simple :
Point Mort (en jours) = (Seuil de Rentabilité / Chiffre d'Affaires Annuel) x 365
Prenons un exemple concret : si votre seuil de rentabilité est de 75 000 € et que vous visez un chiffre d'affaires annuel de 100 000 €, le calcul est le suivant : (75 000 / 100 000) x 365 = 274 jours. Votre entreprise commencera donc à être rentable à partir du 274ème jour de l'année.
Connaître cette date prévisionnelle n'est pas un gadget. C'est un outil de pilotage stratégique essentiel qui vous aide à prendre de meilleures décisions tout au long de l'année. Grâce à lui, vous pouvez :
En bref, maîtriser votre point mort vous donne une lecture limpide de la performance de votre entreprise. C'est un levier puissant pour piloter votre croissance avec plus de confiance et de précision.
Le calcul du point mort dépasse largement le simple exercice comptable. Imaginez un GPS : au lieu de vous indiquer la meilleure route, il vous signale le moment précis où votre entreprise cesse de passer dans le rouge pour enfin générer du bénéfice.
Cette perspective temporelle change tout. Plutôt que de poursuivre un chiffre d’affaires abstrait, vous avez une cible claire et tangible. C’est un moteur de motivation pour vous et vos équipes.
Connaître votre point mort, c’est prendre des décisions plus avisées. Prenons l’exemple d’une jeune startup française dans la food tech. Ses coûts fixes initiaux sont élevés : développement de l’application, campagne de lancement, salaires de l’équipe technique. Son point mort initial est fixé à novembre.
En sachant cela, l’équipe comprend qu’elle dispose de dix mois pour ajuster sa trajectoire si les ventes n’atteignent pas les prévisions. Résultat ? Une anticipation fine des besoins de trésorerie et moins de stress avant de renégocier un prêt.
Le point mort, c’est votre ligne de flottaison : là où votre entreprise peut naviguer en confiance, même quand la mer est agitée.
Cet indicateur sert de langage commun avec les banquiers ou les investisseurs. Montrer que vous maîtrisez votre point mort calcul prouve la solidité de votre vision économique.
Le point mort n’est pas figé : il évolue à chaque choix stratégique. Avant de passer à l’action, voici quelques questions à se poser :
Doit-on recruter un commercial supplémentaire ?
Évaluez l’impact de cette charge fixe sur votre point mort et estimez le nombre de ventes nécessaires pour la rentabiliser.
Est-il temps d’acheter une nouvelle machine ?
Modélisez la hausse des coûts et calculez à quel seuil de rentabilité vous devez vous attendre.
Faut-il revoir vos tarifs ?
Une hausse de prix rapproche votre point mort… à condition que le volume ne s’effondre pas.
Le concept de point mort est essentiel en gestion d’entreprise en France : il marque le basculement entre perte et profit. Pour aller plus loin, consultez les ressources du site de la CRA.
Voici un exemple visuel souvent utilisé pour clarifier ces notions :
Le point mort se situe là où les courbes des coûts et des revenus se croisent, devenant alors un repère simple à lire pour tous.
Pour que votre calcul de point mort tienne la route, tout part d'une distinction fondamentale : celle entre vos charges fixes et vos charges variables. Croyez-moi, une petite erreur de classement peut suffire à fausser complètement votre analyse et, potentiellement, vous faire prendre de mauvaises décisions.
C'est assez simple en théorie. Une charge fixe, c'est une dépense qui ne bouge pas, que vous fassiez un chiffre d'affaires record ou que vous n'ayez aucun client. Pensez au loyer de votre local ou à l'abonnement de votre logiciel de compta : la facture tombe tous les mois, peu importe votre activité.
À l’opposé, une charge variable est directement corrélée à votre volume d'activité. Plus vous vendez, plus elle grimpe. C'est logique.
Pour que ce soit plus parlant, imaginons deux entreprises complètement différentes.
Prenons un restaurateur :
Maintenant, une agence de marketing digital :
L'astuce infaillible pour ne pas se tromper est de se poser cette question toute simple : "Si le mois prochain, mon chiffre d'affaires est de zéro, est-ce que je dois quand même payer cette dépense ?". Si la réponse est oui, c'est une charge fixe. Point final.
Cette distinction n'est pas un simple exercice comptable, c'est la base de la gestion. Par exemple, si vous avez 30 000 euros de charges fixes et que vos charges variables s'élèvent à 100 000 euros pour un certain niveau de production, il vous faudra générer au minimum 130 000 euros de chiffre d'affaires juste pour couvrir ces coûts.
Voici un graphique qui illustre parfaitement cette répartition.
On voit bien que la ligne des coûts fixes reste plate, tandis que celle des coûts variables augmente en même temps que la production. C'est exactement ça.
Pour corser un peu les choses, certaines dépenses sont un peu hybrides. On les appelle les coûts semi-variables : elles ont une part fixe et une part variable. L'exemple classique, c'est la facture d'électricité d'un atelier de production. Vous avez l'abonnement (la part fixe) et la consommation qui, elle, va dépendre du nombre de machines en fonctionnement (la part variable).
Pour un calcul de point mort vraiment fiable, il faut absolument disséquer ces coûts. Essayez d'isoler la part fixe incompressible de celle qui fluctue avec votre activité. Cette rigueur vous évitera de mauvaises surprises. D'ailleurs, pour aller plus loin, je vous conseille de vous pencher sur la notion de charges directes et indirectes, qui ajoute une autre grille de lecture très utile à votre analyse financière.
La théorie, c'est bien, mais la pratique, c'est encore mieux. Le calcul du point mort peut faire un peu peur de prime abord, mais vous allez voir, la logique est en fait très simple. On va décortiquer ça ensemble. Nul besoin d'être un expert-comptable chevronné pour s'approprier cet outil ; une approche méthodique suffit amplement.
L'idée, c'est de partir de votre liste de charges pour arriver à un objectif de chiffre d'affaires concret. C'est ce fameux chiffre d'affaires minimum, le seuil de rentabilité, qui vous permettra de dire : « Ça y est, je ne perds plus d'argent ». À ce stade, vous ne faites pas encore de bénéfice, mais toutes vos dépenses sont couvertes.
Mettons-nous en situation. Imaginez que vous lancez une boutique en ligne vendant un seul produit : des gourdes réutilisables au design tendance. Pour votre première année, vous avez estimé les chiffres suivants.
Ces trois derniers points sont ce qu'on appelle vos charges variables. Elles n'apparaissent que si vous vendez quelque chose. Le calcul est rapide : 10 + 1 + 4 = 15 €. Chaque vente vous coûte donc 15 € en charges variables.
À côté de ça, vous avez des dépenses qui tombent tous les mois, que vous vendiez ou non. Ce sont vos charges fixes annuelles.
Le total de vos charges fixes annuelles atteint donc 6 000 €.
Cette infographie résume parfaitement la différence essentielle entre ces deux types de coûts.

On voit bien que les charges fixes, comme un loyer, ne bougent pas, alors que les charges variables, comme l'achat de vos gourdes, grimpent à chaque nouvelle vente.
Avant toute chose, il faut savoir combien chaque vente vous rapporte réellement pour pouvoir payer vos charges fixes. C'est ce qu'on appelle la marge sur coûts variables (MSCV).
La formule est toute simple :
MSCV unitaire = Prix de vente unitaire - Coûts variables unitaires
Dans notre cas : 25 € - 15 € = 10 €. Chaque fois que vous vendez une gourde, vous dégagez 10 € qui serviront à payer votre loyer, votre marketing, et le reste.
Cette marge peut aussi s'exprimer en pourcentage. On parle alors de taux de marge sur coûts variables (TMSCV).
TMSCV = (MSCV unitaire / Prix de vente unitaire) x 100
Pour notre boutique : (10 € / 25 €) x 100 = 40 %. Autrement dit, 40 % de votre chiffre d'affaires est réellement disponible pour couvrir vos charges fixes.
Maintenant que vous avez ces chiffres en main, calculer le seuil de rentabilité devient un jeu d'enfant. Si les formules financières vous donnent des sueurs froides, n'oubliez pas qu'une bonne logique mathématique est un atout précieux ; des ressources comme un soutien en mathématiques générales peuvent parfois faire la différence.
Pour trouver le seuil de rentabilité en euros :
Seuil de Rentabilité (€) = Charges Fixes / Taux de Marge sur Coûts Variables
Ce qui nous donne : 6 000 € / 0,40 = 15 000 €.
Vous devez donc atteindre 15 000 € de chiffre d'affaires pour que votre activité soit à l'équilibre.
Et pour savoir combien de produits vendre :
Seuil de Rentabilité (unités) = Charges Fixes / Marge sur Coûts Variables unitaire
Ici : 6 000 € / 10 € = 600 unités.
Il va falloir vendre 600 gourdes sur l'année pour couvrir l'intégralité de vos charges.
Le chiffre à graver dans le marbre : Votre boutique ne commencera à gagner de l'argent qu'à partir de la 601ème gourde vendue. Chaque vente réalisée avant ce cap sert uniquement à rembourser vos coûts.
Pour y voir plus clair, voici un tableau qui récapitule notre exemple concret, en passant des charges au chiffre d'affaires à atteindre.
Organiser ces données dans un simple tableur est une excellente idée. Cela vous permet de jouer avec les chiffres et de simuler facilement différents scénarios : « Et si j'augmente mon prix de vente ? » ou « Que se passe-t-il si mon loyer augmente ? ».
D'ailleurs, toutes ces informations sont la base d'un document comptable fondamental pour piloter votre entreprise. Pour aller plus loin, nous vous expliquons en détail comment établir un compte de résultat dans notre modèle dédié.
Vous avez calculé votre point mort. Bravo ! Vous avez un chiffre, peut-être même une date dans votre calendrier. Mais attention, ce n'est que la première étape. Le plus important, c'est de transformer ce résultat brut en décisions intelligentes pour votre entreprise.
Soyons clairs : un point mort atteint fin septembre n'est ni une victoire, ni une défaite. Tout est une question de contexte : votre secteur d'activité, votre business model, vos objectifs... La vraie magie de cet indicateur, c'est de s'en servir comme d'une boussole au quotidien.
Ne voyez pas votre point mort comme un verdict figé. Imaginez-le plutôt comme le tableau de bord de votre voiture. Chaque décision, chaque virage que vous prenez, fait bouger l'aiguille. C'est en comprenant cette mécanique que vous prenez réellement le contrôle de votre rentabilité.
Voyons quelques exemples concrets de son utilisation :
C'est une chose de regarder un compte de résultat. C'en est une autre de savoir qu'il faut vendre 50 produits de plus pour justifier une embauche. Le point mort rend vos décisions beaucoup plus tangibles.
Quand vous vous asseyez en face de votre banquier ou d'investisseurs, arriver en maîtrisant votre point mort sur le bout des doigts change complètement la conversation. Vous ne vendez plus seulement un produit ou une vision ; vous prouvez que vous comprenez la mécanique financière de votre business.
Annoncer que votre stratégie est d'avancer votre point mort de 30 jours sur le prochain exercice est un objectif limpide, mesurable et terriblement rassurant pour vos partenaires. C'est la preuve d'un pilotage rigoureux, basé sur des faits. Croyez-moi, c'est un gage de crédibilité qui peut faire toute la différence pour décrocher un financement.
L'idée de chercher un seuil d'équilibre est si puissante qu'on la retrouve dans des domaines qu'on n'imaginerait pas. En France, par exemple, des principes similaires sont utilisés en aménagement du territoire pour calculer les besoins en logements et s'assurer qu'une ville ou une région peut absorber les changements démographiques. Pour les curieux, l'analyse détaillée du Cerema sur le sujet est fascinante.
Leur rapport utilise des modèles complexes, comme le montre cette illustration, mais le fond reste le même.
Même si les calculs sont plus poussés, l'objectif est identique : trouver le point d'équilibre qui garantit la viabilité et la pérennité du système.
Au fond, votre point mort est votre meilleur allié pour transformer une ambition en un plan d'action concret. Gardez-le à l'œil, et vous ne subirez plus les événements : vous les anticiperez. Pour aller plus loin et intégrer cet outil dans votre pilotage, jetez un œil à notre guide sur les techniques de prévision des ventes.

Calculer son point mort, c'est bien. Le faire de manière fiable, c'est la clé pour prendre des décisions stratégiques qui tiennent la route. Sur le papier, la formule a l'air simple, mais dans la pratique, quelques pièges classiques peuvent complètement fausser le résultat et vous induire en erreur.
La première bourde, et de loin la plus fréquente, c'est de tout mélanger en TTC. Retenez bien ceci : votre rentabilité se calcule toujours en Hors Taxes (HT). La TVA, vous ne faites que la collecter pour l'État ; elle transite par votre compte mais ne vous appartient pas. L'intégrer dans vos calculs, c'est fausser d'entrée de jeu votre chiffre d'affaires et vos charges.
Une autre erreur que je vois souvent, c'est une sous-estimation des charges, surtout les variables. On pense aux grosses lignes, mais on oublie les petites qui, accumulées, pèsent lourd. Avez-vous bien compté les frais de transaction de votre terminal de paiement ? Le coût des emballages et des livraisons ? Les commissions que vous versez à vos partenaires ? Chaque petit oubli grignote insidieusement votre marge et repousse le véritable moment où vous commencerez à gagner de l'argent.
Un calcul de point mort n'est pertinent que s'il se base sur des informations fraîches. Le danger, c'est de reprendre les chiffres de l'année dernière sans se poser de questions. Sauf que depuis, le prix de vos matières premières a peut-être grimpé, ou le coût de votre abonnement à ce logiciel indispensable a augmenté.
Pensez à votre point mort comme à un tableau de bord, pas comme une photo souvenir. Il doit évoluer en temps réel avec votre entreprise. Recalculez-le dès qu'un changement majeur intervient dans vos coûts ou votre politique de prix.
Cette discipline vous force à rester connecté à la réalité de votre business et à ajuster le tir rapidement. Pour un pilotage efficace, la règle d'or est simple : toujours partir des données les plus récentes.
Enfin, un dernier piège est d'ignorer la saisonnalité de votre activité. La formule de base est un peu naïve : elle lisse vos ventes sur toute l'année. Or, la réalité est rarement aussi linéaire.
Pour un calcul de point mort qui colle vraiment à la réalité, il faut absolument affiner vos prévisions mois par mois. Cela vous donnera une idée beaucoup plus précise du moment où vous atteindrez l'équilibre et, surtout, vous évitera de grosses sueurs froides côté trésorerie pendant les périodes de vaches maigres.
Même avec la formule en tête, des questions très concrètes se posent souvent lorsqu'on se lance. C'est normal ! Faisons le tour des interrogations les plus fréquentes pour que le calcul du point mort devienne un véritable réflexe dans la gestion de votre entreprise.
C'est une excellente question, surtout pour les consultants, freelances ou agences. L'idée de base ne change pas, mais on adapte un peu la logique. Ici, votre "produit", c'est votre temps. La première chose à faire est donc de quantifier votre capacité de production : combien d'heures ou de jours pouvez-vous facturer dans l'année ?
Ensuite, pour trouver votre marge sur coûts variables, il suffit de prendre votre tarif horaire (ou journalier) et d'enlever tous les frais directement liés à une mission : un déplacement chez un client, le coût d'un sous-traitant, l'achat d'un logiciel spécifique pour un projet, etc. Le résultat final ne sera pas un nombre de produits à vendre, mais plutôt le nombre d’heures ou de jours que vous devez facturer pour couvrir toutes vos charges fixes.
Le point mort n'est pas une donnée que l'on calcule une fois pour toutes. C'est un indicateur vivant, qui doit évoluer en même temps que votre activité. Il est crucial de le recalculer dès qu'un élément important de l'équation change.
Pensez à le mettre à jour si :
Pour prendre une bonne habitude, je vous conseille de jeter un œil à votre point mort au moins une fois par trimestre. Ça vous donne une vision claire de votre trajectoire et vous permet de rectifier le tir rapidement si besoin, bien avant de recevoir le bilan de fin d'année.
Le point mort est un outil formidable pour fixer des objectifs commerciaux qui ont du sens. Oubliez les grands chiffres d'affaires qui peuvent paraître abstraits. Ramenez l'objectif à quelque chose de tangible. Par exemple, au lieu de viser "100 000 € ce trimestre", dites plutôt : "Ce mois-ci, notre objectif est de vendre 85 unités pour être à l'équilibre. Chaque vente supplémentaire, c'est du bonus pour tout le monde !"
Cette approche change tout. Chaque membre de l'équipe comprend immédiatement son impact direct sur la rentabilité de l'entreprise. C'est bien plus motivant !
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