Si vous vous lancez en solo, le régime micro-BIC est souvent le premier contact avec la fiscalité des indépendants. C'est un système simplifié qui pose deux grandes limites de chiffre d'affaires : 188 700 € si vous vendez des marchandises et 77 700 € si vous proposez des prestations de services. L'idée ? Remplacer une comptabilité complexe par un abattement forfaitaire bien plus simple à gérer au quotidien.

Considérez le régime micro-BIC comme le mode "démarrage rapide" pour les entrepreneurs. Son principal atout, c'est sa simplicité redoutable. Fini le casse-tête de la déduction des charges réelles, une par une. À la place, l'administration fiscale applique un abattement forfaitaire directement sur votre chiffre d'affaires.
Cet abattement est une estimation de l'ensemble de vos frais professionnels. Vous n'avez donc pas à tenir une comptabilité détaillée de chaque dépense, ce qui représente un gain de temps et d'énergie non négligeable quand on débute.
Ce régime fiscal est taillé sur mesure pour les entrepreneurs individuels dont les revenus entrent dans la catégorie des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC). Le champ est assez large et couvre de nombreuses activités :
Pour aller plus loin sur les options qui s'offrent à vous, n'hésitez pas à lire notre guide sur la fiscalité en micro-entreprise ; il regorge de conseils pratiques pour optimiser votre situation.
Ce qu'il faut retenir : Le régime micro-BIC est un pacte de simplicité. L'État estime vos charges de manière forfaitaire pour vous éviter une comptabilité lourde. C'est le régime parfait si vos dépenses réelles ne dépassent pas le montant de l'abattement.
Alors, êtes-vous éligible ? Tout est une question de chiffre d'affaires. Pour y voir clair, voici un petit résumé.
Ce tableau résume les plafonds de chiffre d'affaires à ne pas dépasser et le pourcentage d'abattement correspondant pour chaque grande famille d'activité en micro-BIC.
En clair, si vous vendez des marchandises et que vos charges réelles représentent moins de 71 % de votre chiffre d'affaires, le régime micro est très avantageux. De même pour les services si vos frais sont inférieurs à 50 %. C'est aussi simple que ça

Pour profiter de la simplicité du régime micro-BIC, tout est une question de chiffre d'affaires (CA). Il faut que votre CA annuel hors taxes reste sagement en dessous de certaines limites. Ces seuils ne sont pas là pour faire joli ; ce sont eux qui décident si vous pouvez continuer à bénéficier de l'abattement forfaitaire ou si vous devez basculer vers un régime réel, plus complexe.
En pratique, il existe deux grands plafonds, chacun lié à un type d'activité bien précis. Bien les comprendre, c'est la clé pour piloter votre entreprise sans stress et anticiper les virages fiscaux.
C'est le seuil le plus élevé. Il est fixé à 188 700 € de chiffre d'affaires annuel. Ce plafond concerne toutes les activités d'achat pour revente, la vente de denrées à consommer sur place ou à emporter, mais aussi les prestations d'hébergement comme les hôtels, gîtes ou chambres d'hôtes.
Prenons l'exemple d'un e-commerçant spécialisé dans les produits artisanaux. Tant que son chiffre d'affaires annuel ne franchit pas cette barre des 188 700 €, il reste tranquillement en micro-BIC et profite de son abattement de 71 %.
Ici, le seuil est bien plus bas : 77 700 € par an. Ce plafond s'applique à toutes les prestations de services commerciales (BIC), comme un consultant en marketing, un réparateur informatique ou encore un loueur de matériel.
Pour ces activités, l'abattement forfaitaire qui représente vos frais professionnels est de 50 %. Le régime est donc particulièrement intéressant si vos charges réelles sont bien en dessous de la moitié de votre chiffre d'affaires.
Un point important : ces plafonds ne sont pas gravés dans le marbre. L'administration les réévalue tous les trois ans pour coller à la réalité économique. Pour la petite histoire, entre 2017 et 2019, les limites étaient de 170 000 € et 70 000 €, avant de grimper à 176 200 € et 72 600 € en 2020. Vous pouvez d'ailleurs retrouver l'historique en consultant les archives du BOFiP sur le sujet.
Et si vous jonglez avec les deux types d'activités ? C'est un cas de figure très courant. Imaginez un artisan qui vend des pièces détachées (vente) et propose aussi un service de réparation à domicile (prestation de services).
Dans ce cas, une double règle s'applique :
Concrètement, si vous réalisez 150 000 € de ventes et 30 000 € de services :
La location meublée non professionnelle, plus connue sous l'acronyme LMNP, est un cas un peu à part dans l'univers du micro-BIC. Pour les propriétaires-bailleurs, il est crucial de bien comprendre que tous les loyers perçus ne sont pas traités de la même manière par l'administration fiscale. Le traitement fiscal change du tout au tout selon la nature du bien que vous mettez en location.
Imaginez une gare de triage. La location meublée classique, pour une résidence principale, suit la voie des prestations de services. À côté, la location de tourisme, elle, se divise en deux branches : les meublés classés et les non classés. Chacune de ces voies a son propre seuil micro-BIC et son propre abattement forfaitaire.
Le paysage fiscal de la location meublée a connu un sacré remue-ménage dernièrement. Ces changements visent surtout à réguler le marché de la location saisonnière, souvent perçu comme plus rentable et donc plus avantageux fiscalement que la location à l'année.
La loi de finances pour 2024 a rebattu les cartes, rendant le régime micro-BIC beaucoup moins intéressant pour une partie des locations touristiques. L'objectif est à peine voilé : rééquilibrer le marché locatif, surtout dans les zones où se loger est devenu un parcours du combattant.
Ces nouvelles règles ont provoqué une onde de choc chez de nombreux bailleurs. Concrètement, pour les meublés de tourisme non classés, le seuil de chiffre d'affaires annuel a été divisé par cinq, passant de 77 700 € à seulement 15 000 € ! Dans le même temps, l'abattement forfaitaire pour frais a été ramené de 50 % à 30 %.
Les meublés classés, quant à eux, ne sont pas épargnés et voient leur plafond passer de 188 700 € à 77 700 €. Pour mesurer toutes les conséquences de ce changement majeur pour les locations meublées, il est indispensable de se pencher sur sa propre situation.
Pour y voir plus clair, voici un résumé des seuils et abattements qui vous concernent en tant que bailleur LMNP :
Cette nouvelle donne rend la démarche de classement de votre bien plus stratégique que jamais. La bascule au régime réel, bien que plus complexe en gestion, peut aussi devenir une option très intéressante pour déduire l'ensemble de vos charges réelles (travaux, intérêts d'emprunt, etc.). C'est un mécanisme qui n'est pas sans rappeler ce que nous explorons dans notre article sur le déficit foncier et ses avantages.
Franchir les plafonds du régime micro-BIC, ce n'est pas une punition. Au contraire, c'est souvent le signe que votre entreprise se porte bien et grandit ! Il faut voir ça comme une étape naturelle de votre développement, un passage à la vitesse supérieure avec de nouvelles règles du jeu. D'ailleurs, l'administration fiscale a tout prévu pour que la transition se fasse en douceur.
Concrètement, vous avez une sorte de « joker » pour la première année où votre chiffre d'affaires dépasse le plafond. Pour cette année-là, rien ne bouge, vous restez en micro-BIC. Ce n'est que si vous dépassez à nouveau le seuil l'année suivante (N+1) que le changement de régime s'appliquera, et ce, à partir du 1er janvier de l'année d'après (N+2).
Prenons un exemple simple : un e-commerçant qui réalise un chiffre d'affaires de 195 000 € en année N. Il est donc au-dessus du seuil de 188 700 €. Pour cette année N, pas de panique : il conserve son statut micro-BIC et son abattement de 71 %.
C'est l'année suivante (N+1) qui devient cruciale. Il devra surveiller son activité de près. S'il repasse sous le plafond, son joker est pour ainsi dire « réinitialisé ». Mais s'il le dépasse une deuxième fois d'affilée, alors la bascule vers le régime réel devient inévitable. Cette souplesse est vraiment précieuse pour gérer un pic d'activité exceptionnel sans être pénalisé immédiatement.
Ce mécanisme est particulièrement important dans des secteurs en plein essor comme la location meublée non professionnelle (LMNP). Le micro-BIC y est extrêmement populaire, avec près de 600 000 LMNP sous ce statut en 2021 sur un total de 1 020 000. Pour mieux comprendre les dynamiques de ce marché, n'hésitez pas à consulter des analyses détaillées sur le sujet.
Si le dépassement se confirme deux années de suite, vous passez automatiquement au régime réel d'imposition. Cette transition n'est pas anodine et entraîne plusieurs changements majeurs. Mieux vaut les avoir en tête pour ne pas être pris au dépourvu.
Le changement le plus important : Fini l'abattement forfaitaire. Vous ne pourrez plus déduire automatiquement 71 % ou 50 % de votre chiffre d'affaires. À la place, vous déduirez vos charges professionnelles pour leur montant exact, au centime près.
Ce basculement vous impose de nouvelles obligations, certes plus lourdes, mais qui vous donneront aussi une vision bien plus fine de votre rentabilité.
Bien préparée, cette transition n'est pas une contrainte, mais une véritable décision stratégique. En l'anticipant, vous pouvez transformer cette obligation administrative en une occasion d'optimiser votre fiscalité et de piloter plus finement la croissance de votre entreprise.
C'est une confusion classique, et elle coûte parfois cher : beaucoup d'entrepreneurs pensent que le régime micro-BIC rime automatiquement avec une exonération de TVA. En réalité, ce sont deux mécanismes fiscaux bien distincts, chacun avec ses propres règles du jeu et, surtout, ses propres plafonds.
Imaginez que vous avez deux jauges sur le tableau de bord de votre entreprise. La première vous indique si vous pouvez rester dans le confort du régime fiscal simplifié (le micro-BIC). La seconde, elle, mesure si vous devez ou non facturer la TVA à vos clients. Il est donc tout à fait possible d'être toujours en micro-BIC, mais de devoir collecter la TVA.
Le seuil du micro-BIC définit votre régime d'imposition sur le revenu : soit vous bénéficiez de l'abattement forfaitaire, soit vous passez au régime réel. De leur côté, les seuils de TVA sont liés à la franchise en base de TVA, un dispositif qui vous dispense de facturer et de déclarer cette taxe tant que vous ne dépassez pas un certain chiffre d'affaires.
Le piège, c'est que ces plafonds ne sont pas du tout les mêmes. Cette différence crée souvent des situations un peu hybrides. Par exemple, un prestataire de services peut se retrouver à facturer la TVA bien avant d'avoir atteint le plafond du régime micro-BIC.
Pour visualiser comment un dépassement se gère dans le temps, de la constatation jusqu'à l'application fiscale, voici un schéma très parlant.

Comme vous le voyez, les conséquences ne sont que rarement immédiates. Cela vous laisse une petite marge pour anticiper et vous préparer.
Pour éviter toute mauvaise surprise, vous devez garder trois chiffres en tête, spécifiques à votre activité. Il y a le seuil de base de la franchise de TVA, un second seuil dit "majoré" qui déclenche une obligation immédiate, et enfin le plafond global du régime micro-BIC.
Si vous dépassez le seuil de base de la franchise de TVA une année N, vous devenez redevable de la TVA à partir du 1er janvier de l'année suivante (N+1). Mais attention, si vous pulvérisez le plafond et dépassez le seuil majoré, vous devez appliquer la TVA dès le premier jour du mois de ce dépassement.
Ce tableau récapitule les seuils à ne pas confondre pour y voir plus clair.
Gardez bien ce tableau sous la main. Il met en évidence le décalage important entre les plafonds, qui est souvent la source de bien des erreurs.
Prenons un cas pratique pour illustrer. Une consultante en marketing (prestation de services) a réalisé un chiffre d'affaires de 40 000 € en N-1. Pour l'année N, elle est donc en micro-BIC et bénéficie de la franchise de TVA. Son activité décolle et elle atteint 80 000 € de CA sur l'année N.
Quelles sont les conséquences pour l'année N+1 ?
Pour maîtriser ce sujet sur le bout des doigts, n'hésitez pas à consulter notre guide complet qui vous explique en détail comment fonctionne l'exonération de TVA. Anticiper ce basculement est absolument crucial pour ajuster vos prix et votre facturation à temps, sans y laisser des plumes.

Suivre son chiffre d'affaires sur un tableur pour garder un œil sur le seuil micro-BIC, on l’a tous fait. Mais soyons honnêtes, c'est la porte ouverte au stress et aux erreurs. Une simple faute de frappe, une facture oubliée, et vous voilà en train de dépasser un plafond sans même le savoir, avec toutes les complications qui suivent.
Heureusement, il existe des solutions bien plus sereines. Pensez à un outil de gestion moderne comme à un copilote qui surveille en permanence votre tableau de bord financier. C'est précisément ce que propose un logiciel comme Bizyness, qui transforme cette surveillance manuelle et fastidieuse en un véritable avantage pour piloter votre activité.
Pour bien gérer, il faut d'abord bien voir. La clé, c'est d'avoir une information claire, disponible à tout moment. Un bon outil vous offre un tableau de bord visuel où vous pouvez suivre votre progression par rapport aux différents seuils en un seul coup d'œil.
Avoir cette vue d'ensemble vous permet de prendre les bonnes décisions, non pas dans l'urgence, mais en anticipant tranquillement les prochains mois.
Le véritable atout d'un système comme celui-ci, c'est son côté proactif. Plus besoin de vérifier vos chiffres tous les quatre matins. L'outil le fait pour vous et vous prévient bien avant que la situation ne devienne critique.
Vous approchez de 80 % du seuil de franchise en base de TVA ? Une notification vous alerte. Vous avez dépassé le seuil micro-BIC pour la première fois ? L’outil vous le signale pour que vous soyez particulièrement vigilant l’année suivante.
Cette automatisation vous libère d'une charge mentale considérable. Vous gagnez du temps et de l'énergie pour vous concentrer sur l'essentiel : faire grandir votre entreprise. Vous passez ainsi d'une gestion réactive et angoissante à un pilotage serein et maîtrisé de votre croissance.
Pour finir, passons en revue les questions qui reviennent le plus souvent sur le terrain. C'est l'occasion de lever les derniers doutes que vous pourriez avoir sur les plafonds du régime micro-BIC.
Oui, il existe une petite marge de manœuvre. L’administration fiscale a prévu une tolérance qui vous autorise à dépasser le seuil une première année sans que cela ne change quoi que ce soit pour vous. Vous restez bien en micro-BIC pour l’année en cours.
Attention, ce n'est pas un joker permanent. Si votre chiffre d'affaires franchit à nouveau le plafond l'année d'après (donc deux années de suite), le passage au régime réel devient inévitable. Ce changement s'appliquera dès le 1er janvier de l'année qui suit ces deux dépassements.
C'est un point de vigilance essentiel quand on se lance. Pour votre toute première année, le seuil micro-BIC est calculé au prorata temporis, c'est-à-dire en fonction de votre date de début d'activité. Si vous démarrez en plein milieu d'année, votre plafond sera logiquement plus bas.
Le calcul est assez direct : le seuil annuel (188 700 € ou 77 700 €) est rapporté au nombre de jours d'existence de votre entreprise sur l'année. Mieux vaut avoir ce chiffre en tête pour ne pas basculer au régime réel sans s'en rendre compte dès les premiers mois.
Prenons un cas pratique : Vous créez votre entreprise de prestation de services le 1er octobre. Il reste 92 jours avant la fin de l'année. Votre plafond personnel sera donc de (77 700 € / 365 jours) x 92 jours = 19 576 €.
C'est là que réside toute la beauté du régime : sa simplicité. Il vous suffit de reporter le montant total de votre chiffre d'affaires annuel brut — sans déduire la moindre charge — sur votre déclaration de revenus complémentaire (le formulaire 2042-C Pro).
Surtout, ne calculez pas l'abattement forfaitaire vous-même. C'est le fisc qui s'en charge pour déterminer le montant sur lequel vous serez réellement imposé.
La réponse est un grand oui. Dès que vous encaissez le premier euro d'une activité commerciale, la déclaration est obligatoire. Vous devez immatriculer votre entreprise sur le guichet unique de l'INPI pour obtenir votre numéro SIRET. Il n'y a aucun seuil minimum pour cette démarche, c'est une règle de base, que vous soyez en micro-BIC ou non.
Jongler avec tous ces plafonds peut rapidement devenir un vrai casse-tête. Avec Bizyness, cette surveillance se transforme en un pilotage simple et sans stress. Notre tableau de bord vous montre où vous en êtes en un coup d'œil, avec des alertes pour anticiper tranquillement chaque palier de votre croissance. Retrouvez votre sérénité d'entrepreneur en découvrant Bizyness.
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