23/10/2025

Le guide complet de la TVA non applicable

Tout comprendre sur la mention 'TVA non applicable' (art. 293 B du CGI). Notre guide pour auto-entrepreneurs explique les seuils, factures et obligations.

Si vous tombez sur la mention "TVA non applicable" sur une facture, cela veut simplement dire que l'entreprise qui vous l'envoie profite d'un régime fiscal bien pratique : la franchise en base de TVA. En gros, elle est dispensée de collecter et de reverser la TVA à l'État.

C'est un véritable coup de pouce pour les auto-entrepreneurs et les petites structures. Ça allège considérablement la paperasse et peut même rendre leurs tarifs plus compétitifs.

Ce que signifie vraiment la mention "TVA non applicable"

Une calculatrice et un stylo sur des factures, symbolisant la simplification de la gestion fiscale

Imaginez un instant lancer votre activité sans avoir à vous soucier des déclarations de TVA. C'est exactement ce que permet la franchise en base. Vous facturez vos clients pour le montant net de votre prestation ou de votre produit, sans y ajouter la taxe. Cela peut être un vrai plus pour séduire vos clients, surtout s'il s'agit de particuliers qui, de toute façon, ne récupèrent jamais la TVA.

Bien sûr, il y a un revers à la médaille. En contrepartie de cette simplification, vous ne pouvez pas récupérer la TVA sur vos propres dépenses professionnelles. L'achat de matériel, les abonnements à des logiciels, les fournitures... la TVA que vous payez sur tout ça devient une charge que vous ne pouvez pas déduire.

Le cadre légal derrière cette simplicité

Ce mécanisme est bien encadré par la loi, plus précisément par l'article 293 B du Code général des impôts (CGI). Il a été pensé comme un véritable facilitateur pour les freelances et les auto-entrepreneurs. L'idée est simple : vous libérer des déclarations de TVA périodiques pour que vous puissiez vous concentrer sur ce qui compte vraiment, le développement de votre activité. Pour voir comment cette information est intégrée dans les documents officiels, vous pouvez jeter un œil sur les mentions légales de l'entreprise.

Voyez-le comme une voie rapide administrative, conçue pour alléger le fardeau des petites structures et encourager les gens à se lancer. C'est une porte d'entrée dans le monde de l'entrepreneuriat qui élimine l'un des casse-têtes comptables les plus redoutés.

La franchise en base est plus qu'une simple mention sur une facture ; c'est un choix stratégique qui impacte directement votre politique de prix, votre marge et votre gestion administrative au quotidien.

Voici les points clés à retenir sur ce régime :

  • Facturation hors taxes (HT) : Vos clients paient le prix affiché, sans taxe ajoutée.
  • Pas de récupération de TVA : La TVA que vous payez sur vos achats professionnels n'est pas remboursée.
  • Gestion simplifiée : Vous êtes libéré de l'obligation de faire des déclarations de TVA.
  • Mention obligatoire : Chaque facture que vous émettez doit impérativement porter la mention légale : "TVA non applicable, art. 293 B du CGI".

La franchise de TVA en un coup d'œil

Pour vous aider à y voir plus clair, ce tableau synthétise les implications directes de la franchise en base. Il vous permettra d'évaluer rapidement si ce régime est adapté à votre situation.

AspectAvantage pour votre auto-entrepriseInconvénient à considérer
TarifsPrix plus compétitifs, surtout pour les clients particuliers (B2C).Moins attractif pour les clients professionnels (B2B) qui ne peuvent pas récupérer de TVA sur vos factures.
GestionÉnorme simplification : pas de déclaration de TVA à gérer.Obligation de suivre de près votre chiffre d'affaires pour ne pas dépasser les seuils.
TrésoreriePas besoin d'avancer la TVA à l'État.La TVA sur vos propres achats (investissements, fournitures) n'est pas déductible et pèse sur vos marges.

En résumé, ce régime est souvent idéal au démarrage, quand les investissements sont limités et que la priorité est de se lancer sans se noyer dans la comptabilité. Mais il est crucial de bien peser le pour et le contre en fonction de votre activité et de vos ambitions de croissance.

Qu'est-ce que la franchise en base de TVA ?

Bien plus qu'une simple mention à ajouter sur vos factures, la franchise en base de TVA est un dispositif fiscal pensé pour alléger la vie des petites entreprises. Voyez-le comme un coup de pouce de l'administration pour vous permettre de vous lancer sans vous noyer dans la paperasse.

Le principe est simple : si vous y avez droit, vous êtes dispensé de déclarer et de payer la TVA à l'État. Concrètement, cela veut dire moins de comptabilité, moins de déclarations à remplir, et donc beaucoup moins de risques de faire une erreur.

Pour l'État, la TVA est une source de revenus essentielle. En vous accordant cette "exception", il vous envoie un signal fort : concentrez-vous sur le développement de votre activité, on s'occupera de la fiscalité plus tard.

Le rôle de l'article 293 B du CGI

Le fondement légal de tout ce système, c'est l'article 293 B du Code général des impôts (CGI). Ce n'est pas juste du jargon juridique, c'est ce texte précis qui vous donne le droit de ne pas facturer la TVA. C'est grâce à lui que vous pouvez émettre des factures hors taxes en toute légalité.

La mention « TVA non applicable » sur une facture signifie donc que l'entreprise bénéficie de ce régime spécial, car elle ne dépasse pas certains seuils de chiffre d'affaires. L'avantage, c'est de pouvoir proposer des prix sans TVA. La contrepartie, c'est qu'il est impossible de récupérer la TVA payée sur ses propres achats professionnels.

C'est donc un véritable outil de simplification, mais il faut bien en comprendre les rouages pour l'utiliser à bon escient.

La franchise en base de TVA n'est pas une niche fiscale. C'est une première étape conçue pour faciliter le lancement et les premières années de vie d'une entreprise.

L'équilibre du système fiscal

Ce dispositif s'inscrit dans une logique d'équilibre. D'un côté, il vous offre un avantage concurrentiel non négligeable, surtout si vos clients sont des particuliers (B2C) qui, de toute façon, ne récupèrent pas la TVA. Vos prix peuvent être plus attractifs que ceux de vos concurrents qui sont obligés de facturer 20 % de plus.

De l'autre côté, cet avantage a un coût : vous ne pouvez pas déduire la TVA sur vos propres dépenses. Chaque euro de TVA que vous payez sur votre ordinateur, vos logiciels ou vos matières premières devient une charge finale pour votre entreprise. Cela peut vite grignoter votre marge.

Ce régime est donc un véritable choix stratégique. Il dépend de votre modèle économique, de vos clients et du montant de vos investissements. Pour les auto-entrepreneurs, bien maîtriser les règles de la TVA en micro-entreprise est crucial pour ne pas avoir de mauvaises surprises. Il s'agit de trouver le juste milieu entre la simplicité administrative et l'optimisation de vos coûts.

Respecter les seuils de chiffre d'affaires

Pour pouvoir continuer à facturer avec la mention TVA non applicable, un seul indicateur est à surveiller comme le lait sur le feu : votre chiffre d'affaires. Loin d'être une simple contrainte administrative, le suivi de votre CA est un véritable tableau de bord qui vous permet de piloter et d'anticiper l'évolution de votre activité.

Pensez à ces seuils comme à des paliers de croissance. Tant que votre chiffre d'affaires reste en dessous, votre gestion est simplifiée. Dès que vous les franchissez, vous changez de dimension et il est temps de passer au régime de la TVA.

Comprendre les plafonds de la franchise

Le montant de ce fameux plafond dépend directement de la nature de votre activité. Il y a deux grandes familles, chacune avec ses propres limites annuelles.

  • Activités commerciales et d'hébergement : Si vous vendez des marchandises, des biens ou proposez un hébergement (comme les gîtes ou chambres d'hôtes), votre plafond de référence est de 91 900 € par an.
  • Prestations de services et professions libérales : Pour toutes les activités de services (consultant, graphiste, développeur, etc.) et les professions libérales, le seuil est bien plus bas : 36 800 € par an.

C'est simple : si votre chiffre d'affaires de l'année passée (N-1) n'a pas dépassé ces montants, vous restez en franchise de base de TVA pour toute l'année en cours (N).

Cet arbre de décision vous montre en un coup d'œil si vous êtes concerné ou non par la TVA.

Infographic about tva non applicable

Comme l'illustre bien ce schéma, rester sous les seuils est la condition numéro une pour conserver la mention "TVA non applicable" et garder une gestion allégée.

Le mécanisme du seuil de tolérance

Heureusement, l'administration fiscale a prévu un peu de souplesse pour ne pas sanctionner une bonne année ou une croissance soudaine. C'est là qu'intervient le "seuil de tolérance", aussi appelé "seuil majoré". Il vous donne une marge de manœuvre avant de vous faire basculer obligatoirement dans le monde de la TVA.

Le seuil de tolérance, c'est un peu votre filet de sécurité. Il vous autorise à dépasser le seuil de base sur une année sans perdre immédiatement le bénéfice de la franchise, à condition de bien rester dans les clous l'année suivante.

Pour vous aider à visualiser, voici un tableau récapitulatif des différents seuils qui déterminent si vous pouvez rester en franchise de TVA.

Plafonds de chiffre d'affaires pour la franchise de TVA

Type d'activitéSeuil de franchiseSeuil majoré (de tolérance)
Vente de marchandises et hébergement91 900 €101 000 €
Prestations de services et professions libérales36 800 €39 100 €

Comment ça marche, concrètement ?

Si votre chiffre d'affaires se situe entre le seuil de base et le seuil majoré pendant une année, pas de panique, vous conservez la franchise. Mais attention, si vous dépassez à nouveau le seuil de base l'année d'après, vous devenez redevable de la TVA dès le 1er janvier de cette deuxième année.

Le vrai changement, c'est si vous franchissez le seuil majoré en cours d'année. Là, la bascule est immédiate. Vous devez commencer à facturer la TVA à vos clients dès le premier jour du mois où vous avez dépassé. Un suivi régulier, idéalement mensuel, de votre chiffre d'affaires est donc crucial pour ne pas être pris au dépourvu et préparer sereinement cette transition importante.

Comment appliquer ce régime sur vos factures ?

Une personne rédigeant une facture sur un ordinateur portable, illustrant la simplicité de la gestion administrative.

Maintenant que la théorie est claire, passons à la pratique. Savoir appliquer correctement la franchise en base de TVA va simplifier votre facturation et votre gestion de tous les jours. C'est bien plus simple qu'on ne l'imagine, à condition d'être rigoureux sur un point crucial.

Ce point, c'est une mention légale absolument obligatoire. Sans elle, vos factures ne sont pas conformes, et vous vous exposez à des complications avec l'administration fiscale ou même avec vos clients.

La mention légale à ne jamais oublier sur vos factures

Chaque facture que vous envoyez doit impérativement porter la phrase : "TVA non applicable, art. 293 B du CGI". C'est cette petite ligne qui officialise tout et informe votre client que vous n'êtes pas assujetti à la TVA.

Concrètement, pour votre client, cela signifie que le montant total à payer est exactement le montant hors taxes (HT) de votre prestation. Pas de taxe à ajouter, pas de calculs complexes. C'est simple, net et sans surprise.

Pour être sûr de ne jamais l'omettre, le plus simple est d'intégrer cette mention directement dans votre modèle de facture. Des outils de gestion comme Bizyness peuvent même l'automatiser pour vous, histoire d'avoir l'esprit tranquille. Si vous voulez creuser le sujet, notre guide sur la facturation sans TVA vous donnera des exemples concrets.

Un conseil : une facture sans cette mention est une facture incomplète. Considérez-la comme votre protection juridique et une preuve de transparence fiscale.

Ce que ça change pour votre comptabilité

Le plus gros avantage de ce régime, c'est sans conteste l'allègement de votre charge administrative. Le gain de temps est énorme, car vous n'avez tout simplement aucune déclaration de TVA à faire. Fini le casse-tête mensuel ou trimestriel.

En clair, cela veut dire :

  • Pas de TVA à collecter : Vous ne vous souciez pas de calculer la TVA sur ce que vous vendez.
  • Pas de TVA à déduire : Inutile de traquer la TVA sur vos dépenses pour vos déclarations.
  • Moins de paperasse : Vous échappez à la complexité des formulaires de déclaration de TVA.

Mais attention, cette simplicité a une contrepartie qu'il faut bien avoir en tête. Comme vous ne collectez pas la TVA, vous ne pouvez pas non plus la déduire de vos achats professionnels. Chaque euro de TVA payé sur votre matériel, vos logiciels ou vos fournitures devient donc une charge pure et simple pour votre entreprise.

Si vous prévoyez de gros investissements — un nouvel ordinateur performant, du matériel photo, un stock de matières premières — le poids de cette TVA non récupérable peut vite grimper. Il est donc indispensable de bien anticiper vos dépenses pour voir si la simplicité administrative vaut le coût de cette TVA "perdue".

Que faire en cas de dépassement des seuils ?

Franchir les seuils de TVA peut sembler intimidant, mais voyez-le plutôt comme une bonne nouvelle : votre activité se développe ! C'est le signe que les affaires marchent bien. Cette transition reste avant tout une formalité administrative, mais elle demande un peu de rigueur pour être gérée sans accroc.

La règle d'or à retenir est simple : dès le premier jour du mois de dépassement du seuil majoré, vous basculez dans le monde de la TVA. Il n'y a aucune période de grâce. Concrètement, si vous dépassez le seuil le 15 du mois, toutes les factures émises à partir du 1er de ce même mois doivent être corrigées pour inclure la TVA.

Cette réactivité est essentielle. Reporter l'échéance, même de quelques jours, peut vite entraîner des complications avec l'administration fiscale et des pénalités. Mieux vaut agir tout de suite !

Les démarches à suivre immédiatement

Votre premier réflexe ? Contacter votre Service des Impôts des Entreprises (SIE). C'est l'étape numéro un pour officialiser votre changement de statut. En les prévenant, vous déclenchez le processus qui fera de vous un collecteur de TVA aux yeux de l'État.

Une fois cette démarche effectuée, l'administration fiscale vous attribuera votre numéro de TVA intracommunautaire. Ce numéro est bien plus qu'une simple suite de chiffres, il devient indispensable pour :

  • Facturer en toute légalité : Il doit obligatoirement apparaître sur toutes vos nouvelles factures.
  • Commercer en Europe : Il est requis pour toutes les transactions avec des entreprises situées dans l'Union européenne.
  • Déclarer votre TVA : C'est votre identifiant officiel pour remplir vos déclarations périodiques.

Pour mieux comprendre les rouages de la taxe, notre guide sur le calcul de la TVA vous éclairera sur les différentes étapes et les bons réflexes à adopter.

Communiquer le changement à vos clients

Le passage à la TVA va mécaniquement augmenter vos tarifs de 20 % (ou du taux applicable). Pour que cela se passe en douceur, une communication claire et transparente avec vos clients est cruciale. C'est la clé pour préserver votre relation de confiance.

Le meilleur conseil : anticipez ! Quand vous sentez que vous approchez des seuils, commencez à préparer le terrain. Prévenez vos clients qu'une hausse de prix, correspondant à l'application de la TVA, est probable à court terme.

Expliquez-leur simplement que c'est une conséquence directe de la croissance de votre entreprise, une étape légale et non un choix de votre part. Pour vos clients professionnels (B2B), le message est simple : cette TVA est déductible pour eux, donc l'impact sur leur coût réel est nul. Pour les particuliers (B2C), cette anticipation leur évitera une mauvaise surprise et justifiera la hausse. Présentez-le comme un cap de développement, pas comme une simple augmentation.

Les questions que vous vous posez sur la TVA non applicable

Même avec les meilleures explications du monde, la franchise en base de TVA soulève toujours son lot de questions très concrètes. C'est tout à fait normal ! Pour vous aider à y voir plus clair dans votre quotidien d'auto-entrepreneur, voici des réponses directes aux interrogations les plus fréquentes.

Est-ce que je peux facturer des clients à l'étranger sans TVA ?

Oui, sans aucun problème. Le fait que vous soyez en franchise en base de TVA ne dépend pas de la localisation de vos clients. Que votre client soit en France, dans un autre pays de l'Union Européenne ou n'importe où ailleurs dans le monde, la règle reste la même.

Pensez simplement à toujours inscrire la fameuse mention « TVA non applicable, art. 293 B du CGI » sur vos factures. Attention toutefois : il existe quelques cas particuliers, notamment pour certaines prestations de services numériques vendues à des particuliers au sein de l'UE, qui peuvent avoir des règles spécifiques. Mais pour la grande majorité des cas, le principe de non-application de la TVA reste valable.

Catastrophe, j'ai oublié de mettre la mention sur une facture ! Qu'est-ce que je risque ?

Pas de panique, c'est une erreur administrative qui peut arriver. Si l'administration fiscale s'en aperçoit lors d'un contrôle, elle vous demandera probablement de rectifier les factures concernées. Pour un client professionnel, cela peut surtout créer de la confusion, car il pourrait penser que vous êtes assujetti à la TVA et s'attendre à la récupérer.

Le plus important est d'être rigoureux pour éviter que ça ne se reproduise.

Le conseil pro : créez-vous un modèle de facture où la mention est déjà intégrée. C'est la solution la plus simple pour ne plus jamais l'oublier et vous assurer que vos documents sont toujours conformes.

Est-ce que j'ai besoin d'un numéro de TVA intracommunautaire ?

En tant qu'auto-entrepreneur en franchise de TVA, la réponse est non... en principe. Vous n'en avez pas besoin pour facturer vos clients, même ceux situés dans l'UE.

Cependant, vous devrez en faire la demande auprès de votre Service des Impôts des Entreprises (SIE) dans un cas bien précis : si vous achetez des services à une entreprise basée dans l'Union Européenne pour un montant qui dépasse 10 000 € sur une année. Ce numéro deviendra bien sûr obligatoire le jour où vous dépasserez les seuils de la franchise et commencerez à facturer la TVA.

Si vous souhaitez creuser d'autres aspects de la gestion d'entreprise, jetez un œil à nos ressources dédiées à la finance.


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