24/8/2025

Fausse déclaration URSSAF Auto-Entrepreneur : Risques & Conseils

Découvrez comment éviter la fausse déclaration URSSAF auto-entrepreneur et sécuriser votre activité. Guide complet pour éviter sanctions et contrôles.

Parler de fausse déclaration URSSAF en tant qu'auto-entrepreneur peut faire peur, mais il est essentiel de bien comprendre de quoi il s'agit. Concrètement, cela englobe toute erreur ou oubli dans votre déclaration de chiffre d'affaires, que ce soit volontaire ou non.

Cela va d'une simple coquille en entrant vos revenus à l'oubli d'une facture, en passant par une mauvaise catégorie d'activité. Le résultat est le même : un calcul erroné de vos cotisations sociales.

Comprendre ce qui constitue une fausse déclaration URSSAF

Plongeons un peu plus dans le vif du sujet pour voir ce que recouvre vraiment une fausse déclaration URSSAF auto-entrepreneur. Oubliez l'image de la fraude intentionnelle, le sujet est bien plus vaste.

Pensez à votre déclaration de chiffre d'affaires comme la contribution que vous versez pour financer notre protection sociale à tous : santé, retraite, allocations familiales. Chaque euro déclaré alimente ce système solidaire. Une erreur, même involontaire, impacte donc cet équilibre collectif, mais aussi vos propres droits futurs.

Une fausse déclaration peut prendre bien des formes. L'administration sait faire la différence entre l'oubli d'une petite facture et une minoration systématique de vos revenus. La distinction est de taille.

L'erreur, la négligence et la fraude : trois notions à bien distinguer

Il est crucial de saisir la nuance entre une simple erreur, une négligence et une fraude délibérée. Les conséquences ne sont absolument pas les mêmes.

  • L'erreur de bonne foi : C'est la maladresse classique, comme une faute de frappe en saisissant un montant. Sans aucune intention de frauder, elle peut souvent être rectifiée sans lourde pénalité grâce au "droit à l'erreur".
  • La négligence : Ici, on parle d'une erreur qui découle d'un manque de rigueur ou d'une mauvaise connaissance des règles. Par exemple, oublier systématiquement de déclarer une partie de son chiffre d'affaires par manque d'organisation.
  • La fraude délibérée : C'est l'acte intentionnel, le fait de vouloir sciemment échapper au paiement des cotisations. On pense ici à la dissimulation d'activité (travail au noir) ou à la falsification de documents. C'est le cas le plus grave, et logiquement le plus lourdement sanctionné.

Ces erreurs sont bien plus courantes qu'on ne le pense. Une analyse de l'URSSAF en 2023 a révélé un chiffre marquant : sur 7 345 auto-entrepreneurs contrôlés, 82 % présentaient des anomalies dans leurs déclarations. Le total des revenus non déclarés s'élevait à 20,6 millions d’euros. Pour creuser le sujet, vous pouvez consulter le bilan de la lutte contre le travail illégal de l'URSSAF.

L'image ci-dessous résume bien la chaîne des événements, des erreurs les plus fréquentes aux sanctions potentielles.

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Ce visuel le montre clairement : même si le taux de contrôle peut paraître faible, les erreurs communes peuvent vite mener à des conséquences importantes.

Les types de déclarations incorrectes et niveaux de risque

Ce tableau aide à identifier les différents types d'erreurs ou d'omissions dans les déclarations URSSAF et à comprendre leur gravité potentielle.

Type de déclarationCause fréquenteNiveau de risque (Faible/Moyen/Élevé)
Erreur de saisie ponctuelleFaute de frappe, inversion de chiffres.Faible
Omission d'une factureManque d'organisation, oubli.Faible à Moyen
Déclaration dans une mauvaise catégorieMéconnaissance des règles (ex: artisanat vs libéral).Moyen
Oubli de la TVAMauvaise compréhension des seuils de franchise.Moyen à Élevé
Minoration volontaire et répétée du CAIntention de payer moins de cotisations.Élevé
Absence totale de déclarationDissimulation d'activité (travail au noir).Très Élevé

Comme vous pouvez le voir, une simple méconnaissance des règles peut rapidement faire grimper le niveau de risque.

Un exemple typique est la gestion de la TVA. Une mauvaise compréhension des seuils de franchise en base peut vite vous mettre en situation d'irrégularité. Pour éviter ce piège, n'hésitez pas à lire notre guide complet sur la TVA pour l'auto-entrepreneur.

Identifier les sanctions financières et les risques cachés

Une fausse déclaration URSSAF en tant qu'auto-entrepreneur n'est jamais une mince affaire. Loin de se limiter à une simple demande de régularisation, elle peut enclencher une mécanique de sanctions financières qui vont crescendo. L'idée n'est pas seulement de corriger une erreur, mais de pénaliser plus durement l'intention de frauder.

Voyez ça comme un engrenage : une petite erreur peut vite entraîner de lourdes conséquences si elle n'est pas gérée. Ignorer le problème, c'est prendre le risque de transformer une simple dette en un véritable fardeau financier.

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Les pénalités financières : une escalade de coûts

La première sanction est la plus légère, mais elle pique déjà. Pour tout retard de paiement ou erreur, l'URSSAF applique systématiquement des majorations.

  • La majoration de retard de 5 % : C'est le point de départ. Si vous devez 1 000 € de cotisations, un redressement vous coûtera d'office 50 € de plus, en plus de la somme initiale à régler. C'est automatique.

Mais si l'administration soupçonne que l'erreur n'était pas un simple oubli, les choses se compliquent sérieusement. Les pénalités grimpent en flèche dès que l'intention de frauder entre en jeu.

En cas de fraude ou d’erreur constatée lors d'un contrôle URSSAF, la majoration standard est de 5 %, mais elle peut atteindre 25 % en cas de fraude avérée, et grimper jusqu’à 40 % en cas de circonstances aggravantes, comme le travail dissimulé.

Prenons un exemple concret pour que ce soit plus parlant. Imaginez un auto-entrepreneur qui a "oublié" de déclarer 10 000 € de chiffre d'affaires sur une année. Le redressement ne se limitera pas à payer les cotisations qu'il aurait dû verser (environ 2 200 € pour une prestation de service). L'URSSAF y ajoutera une pénalité pour manquement délibéré, qui pourrait facilement s'élever à 2 500 € (25 % de 10 000 €), sans compter les majorations de retard. La facture finale devient tout de suite beaucoup plus salée.

Les conséquences invisibles, mais bien réelles

Au-delà des chiffres, une fausse déclaration ronge les fondations mêmes de votre sécurité et de votre crédibilité. Ce sont ces risques cachés que beaucoup d'auto-entrepreneurs sous-estiment.

Pourtant, ils peuvent impacter directement votre avenir personnel et professionnel :

  • Perte de vos droits sociaux : Les cotisations que vous versez sont le pilier de votre protection. Mal déclarer, c'est prendre le risque de ne pas valider vos trimestres de retraite, de voir vos indemnités maladie réduites à peau de chagrin ou de perdre vos droits au congé maternité ou paternité.
  • Difficultés d'accès au crédit : Quand vous demandez un prêt, la banque épluche vos avis d'imposition et vos déclarations de chiffre d'affaires. Des revenus déclarés trop faibles ou incohérents sont un véritable carton rouge pour obtenir un crédit immobilier ou un financement pour votre activité.
  • Impact sur votre réputation : Un redressement pour fraude, ça laisse des traces. Si vos clients ou partenaires l'apprennent, votre image professionnelle peut en prendre un coup durablement.

Être en règle avec l'URSSAF, ce n'est donc pas juste une contrainte administrative. C'est une assurance pour votre avenir, qui protège à la fois votre portefeuille, votre santé et votre carrière. Une comptabilité rigoureuse est votre meilleur allié. Si vous travaillez dans le e-commerce, par exemple, il est vital d'adopter les bonnes pratiques dès le départ. Jetez un œil à notre guide pour optimiser votre comptabilité e-commerce et sécuriser votre activité.

Comment l'URSSAF repère les anomalies dans vos déclarations

On peut se demander comment l'URSSAF fait pour savoir qu'une déclaration est suspecte. Loin d'être une boîte noire, ses méthodes sont en réalité assez logiques et de plus en plus affûtées par la technologie. Comprendre comment l'organisme repère une fausse déclaration URSSAF en tant qu'auto-entrepreneur est finalement la meilleure des préventions.

Il faut bien voir que l'administration fiscale et l'administration sociale ne travaillent plus chacune dans leur coin. Imaginez que chaque information que vous leur donnez (impôts, URSSAF, banque...) est une pièce d'un grand puzzle numérique. Le rôle de l'URSSAF est d'assembler ces pièces pour vérifier que le tableau final est cohérent.

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Le croisement des données : la clé de voûte de la détection

L'arme principale de l'URSSAF, et sans doute la plus redoutable, c'est le croisement des données. Vos déclarations sont systématiquement passées au crible et comparées à une multitude d'informations que l'administration possède déjà par ailleurs.

Ce processus, largement automatisé, est conçu pour faire ressortir la moindre incohérence, même si elle vous semble minime. Et les sources de données sont de plus en plus nombreuses.

Voici les principales informations croisées par l'URSSAF :

  • La déclaration de revenus : C'est le grand classique. Si le chiffre d'affaires que vous déclarez aux impôts n'est pas le même que celui déclaré à l'URSSAF, c'est l'alerte immédiate.
  • Les données bancaires : Grâce au droit de communication bancaire, l'URSSAF a la possibilité de demander à votre banque vos relevés de compte professionnel. Des rentrées d'argent importantes et régulières qui ne collent pas avec vos déclarations de CA sont un indice très sérieux.
  • Les plateformes en ligne : Les plateformes comme Uber, Deliveroo ou les marketplaces pour freelances sont légalement obligées de transmettre chaque année à l'administration le détail des revenus perçus par leurs utilisateurs.
  • Les déclarations de vos clients : Si l'un de vos clients professionnels est contrôlé, l'URSSAF peut éplucher ses factures. Si elle tombe sur des factures à votre nom, elle s'assurera que vous avez bien déclaré ces sommes de votre côté.

Les signaux qui allument les voyants rouges

Certains comportements ou situations attirent plus particulièrement l'œil des algorithmes et des agents de l'URSSAF. Ce sont des sortes de "drapeaux rouges" qui peuvent justifier un examen plus poussé de votre dossier.

Déclarer un chiffre d'affaires à zéro pendant plusieurs mois, par exemple, peut sembler anodin. Mais si, en parallèle, vous avez un site e-commerce qui tourne, que vous communiquez sur vos réseaux professionnels ou que votre compte en banque enregistre des mouvements, l'incohérence devient flagrante.

L'absence de déclaration ou des déclarations à zéro à répétition, alors même que l'activité semble se poursuivre, est l'un des premiers motifs qui déclenchent un contrôle pour suspicion de travail dissimulé.

D'autres signaux peuvent mettre la puce à l'oreille de l'administration :

  • Des variations de revenus étranges : Un chiffre d'affaires qui plonge de 5 000 € à 200 € par mois sans raison évidente (activité saisonnière, maladie...) peut paraître suspect.
  • Un chiffre d'affaires qui frôle les plafonds : Le fait de déclarer systématiquement un montant juste sous les seuils de TVA ou les plafonds du régime auto-entrepreneur peut attirer l'attention.
  • Les dénonciations : C'est moins fréquent, mais un signalement de la part d'un client mécontent, d'un concurrent ou même d'un ex-salarié peut tout à fait conduire à une enquête.

En ayant ces mécanismes en tête, vous pouvez gérer votre activité de manière plus rigoureuse et transparente. La clé du jeu, c'est la cohérence. Assurez-vous simplement que les chiffres communiqués aux différents organismes sont les mêmes et qu'ils reflètent la réalité de votre activité. La prévention est, et restera toujours, votre meilleure alliée pour naviguer sereinement.

Naviguer sereinement dans les étapes d'un contrôle URSSAF

Recevoir un avis de contrôle de l'URSSAF, c'est le genre de courrier qui provoque une petite montée de stress. On s'imagine tout de suite le pire. Pourtant, la panique est mauvaise conseillère. La meilleure approche ? Considérer ce contrôle comme une simple vérification de routine et l'aborder avec méthode et sang-froid.

Contrairement à ce que l'on pense souvent, un contrôle n'est pas forcément déclenché parce qu'on vous soupçonne de fraude. Il peut s'agir d'un contrôle aléatoire, programmé, ou simplement dû à de petites incohérences détectées automatiquement. Votre meilleure ligne de défense reste une préparation impeccable et une attitude coopérative.

Considérez ce qui suit comme votre feuille de route. En suivant ces étapes, vous saurez exactement quoi faire et comment réagir, de l'ouverture de l'enveloppe jusqu'à la conclusion du contrôle.

La réception de l'avis de contrôle : le point de départ

Tout commence avec ce fameux courrier officiel : l'avis de contrôle. La loi est claire, il doit vous être envoyé au moins 30 jours avant la date du contrôle. Ce n'est pas un hasard, ce délai est justement là pour vous laisser le temps de vous préparer sereinement.

Ce document est absolument essentiel, car il pose les règles du jeu. Il vous indique :

  • La date et le type de contrôle. Pour un auto-entrepreneur, il s'agit d'un contrôle « sur pièces », ce qui signifie que tout se fait à distance, sans visite dans vos locaux.
  • La période exacte qui va être passée au crible. En général, il s'agit des trois dernières années civiles complètes.
  • La liste précise des documents que vous devez rassembler et envoyer.

Le premier réflexe à avoir : ne surtout pas mettre ce courrier de côté. Lisez-le en détail, et surtout, notez bien la date limite pour transmettre vos justificatifs. C'est le coup d'envoi de votre préparation.

La préparation des documents : la rigueur est votre meilleure alliée

Maintenant, place à la collecte. Votre mission est de rassembler tous les documents demandés. C'est une étape où la méticulosité paie. L'inspecteur va confronter ces pièces pour s'assurer que votre chiffre d'affaires déclaré colle bien à la réalité de votre activité.

Voici les documents qui vous seront systématiquement demandés :

  1. Le livre des recettes : C'est la colonne vertébrale de votre comptabilité. Il doit lister, dans l'ordre chronologique, toutes les sommes que vous avez encaissées, en précisant la date, le montant, l'identité du client et le moyen de paiement.
  2. Les factures et devis : Sortez tous les classeurs ! Vous devez fournir toutes vos factures de vente et les devis signés qui correspondent à la période contrôlée. Un point crucial : vérifiez que votre numérotation de factures est bien continue, sans trou.
  3. Les relevés du compte bancaire dédié : Fournissez l'intégralité des relevés du compte bancaire que vous utilisez pour votre activité professionnelle. C'est ce qui permettra à l'inspecteur de faire le lien entre les entrées sur votre compte et les recettes que vous avez notées dans votre livre.
  4. Les derniers avis d'imposition : Ces documents servent à vérifier que les revenus que vous avez déclarés à l'URSSAF sont cohérents avec ceux déclarés aux impôts.

Le conseil d'ami : Prenez le temps de scanner tous vos documents. Organisez-les proprement dans des dossiers par année sur votre ordinateur. Non seulement ça simplifiera l'envoi à l'URSSAF, mais ça vous permettra aussi de retrouver n'importe quelle information en un clin d'œil si l'inspecteur vous pose une question.

Une bonne organisation comptable est aussi un atout majeur au quotidien, par exemple pour ne pas laisser traîner les paiements. Pour creuser ce sujet, jetez un œil à notre guide sur les bonnes pratiques pour la relance d'une facture impayée.

L'échange avec l'inspecteur et la lettre d'observations

Une fois que vous avez tout envoyé, l'inspecteur se met au travail. Pour une micro-entreprise, cette phase d'analyse peut prendre jusqu'à trois mois. Pendant ce temps, il n'est pas rare qu'il vous contacte par mail ou téléphone pour demander une précision ou un document manquant. Répondez toujours de manière simple, directe et factuelle.

À la fin de son examen, vous recevrez une lettre d'observations. C'est le document qui clôture officiellement le contrôle et vous annonce le résultat. Il y a quatre issues possibles :

  • Absence d'observation : Le scénario idéal. Vos déclarations sont impeccables, le dossier est clos.
  • Crédit en votre faveur : Bonne nouvelle, vous avez trop cotisé. L'URSSAF va vous rembourser le trop-perçu ou le déduire de vos prochaines cotisations.
  • Redressement : Vous n'avez pas assez cotisé. La lettre détaille alors le montant à régler. Il inclut les cotisations manquantes ainsi qu'une majoration de retard de 5 %.
  • Suspicion de fraude : C'est le cas le plus grave. Si l'URSSAF estime qu'il y a eu une intention de dissimuler une partie de votre activité (travail dissimulé), les pénalités grimpent vite et peuvent atteindre 25 %, voire 40 %.

Si vous n'êtes pas d'accord avec les conclusions de l'inspecteur, vous avez 30 jours (c'est la "période contradictoire") pour lui répondre par écrit, argumenter et fournir de nouvelles pièces pour défendre votre cas.

Finalement, traverser un contrôle URSSAF est avant tout une question de méthode. En restant organisé et transparent, vous mettez toutes les chances de votre côté pour que cette procédure se déroule sans le moindre accroc.

Comment corriger une erreur et régulariser votre situation

Tomber sur une erreur dans sa déclaration de chiffre d'affaires, ça arrive. C'est le genre de chose qui peut vite devenir une source d'angoisse. Pourtant, la pire des réactions serait de faire l'autruche en espérant que ça passe sous les radars. Au contraire, prendre les devants pour rectifier le tir est la meilleure chose à faire. C'est une démarche simple, et l'administration apprécie toujours la proactivité.

La bonne nouvelle, c'est que la procédure de régularisation est pensée pour être accessible. Ce n'est pas un parcours du combattant, loin de là. Le plus souvent, quelques clics suffisent depuis votre espace personnel. L'essentiel, c'est de ne pas laisser la situation s'envenimer.

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La déclaration rectificative, pas à pas

Corriger une déclaration passée est bien plus simple qu'on ne l'imagine. En général, tout se passe directement en ligne, sur le site autoentrepreneur.urssaf.fr ou via l'application mobile.

Voilà comment procéder :

  1. Connectez-vous à votre espace en ligne : Rien de sorcier, il suffit d'utiliser vos identifiants habituels.
  2. Repérez la déclaration à corriger : Dans la section de vos déclarations, retrouvez la période qui pose problème (le mois ou le trimestre en question).
  3. Cherchez l'option de modification : Vous devriez voir un bouton ou un lien "Modifier ma déclaration". Si cette option n'apparaît pas, c'est probablement que le délai est passé. Pas de panique : il suffit alors de contacter l'URSSAF via la messagerie sécurisée de votre espace.
  4. Saisissez le bon montant : Indiquez le chiffre d'affaires que vous auriez dû déclarer. Le système va automatiquement recalculer ce que vous devez.
  5. Validez et payez : Une fois la correction validée, il ne vous reste plus qu'à régler le complément de cotisations sociales.

Cette démarche est vraiment votre meilleure alliée. Elle prouve votre bonne foi et vous met dans une bien meilleure posture que si vous attendiez qu'un contrôle vienne pointer l'anomalie du doigt.

Le droit à l'erreur : un bouclier pour votre bonne foi

Introduit par la loi ESSOC, le droit à l'erreur est un principe en or pour les auto-entrepreneurs. Concrètement, il vous autorise à corriger pour la première fois une erreur dans votre déclaration sans écoper de sanction financière.

Pour le dire simplement, si vous vous trompez et que vous régularisez la situation de vous-même, l'URSSAF n'appliquera ni majoration ni pénalité de retard. Vous aurez juste à payer les cotisations qui manquaient.

Attention, ce droit à l'erreur n'est pas un joker illimité. Il s'applique sous certaines conditions :

  • L'erreur doit être commise de bonne foi. Elle ne doit évidemment pas cacher une tentative de fraude.
  • Il doit s'agir de la première erreur de ce genre. Des oublis répétés sur le même sujet pourraient être vus comme de la négligence.
  • La régularisation doit être spontanée. Il faut agir avant que l'URSSAF ne vous contacte à ce sujet.

La régularisation volontaire est d'autant plus importante que la fraude aux cotisations sociales des micro-entrepreneurs a été estimée entre 1 et 1,5 milliard d'euros pour la seule année 2021. Ce chiffre, qui représente une part non négligeable des montants dus, explique pourquoi les autorités encouragent les démarches proactives. Pour creuser le sujet, l'analyse de la Fondation IFRAP sur la fraude aux cotisations est très éclairante.

Scénarios concrets : que faire en pratique ?

Pour que tout soit parfaitement clair, imaginons deux situations très fréquentes.

Exemple 1 : "J'ai oublié de déclarer une facture le mois dernier."
Un grand classique. En faisant vos comptes, vous réalisez qu'une facture encaissée le mois dernier est passée à la trappe.

  • Action : Connectez-vous sans attendre à votre espace URSSAF. Modifiez la déclaration du mois concerné en ajoutant le montant de la facture oubliée. Payez le complément calculé. Grâce au droit à l'erreur, vous n'aurez aucune pénalité à payer. Simple et efficace.

Exemple 2 : "Je me suis trompé dans le montant déclaré il y a deux mois."
Une simple faute de frappe : vous avez déclaré 1 200 € au lieu de 2 100 €.

  • Action : La procédure est exactement la même. Vous rectifiez la déclaration de la période avec le montant correct et vous réglez la différence. Votre geste volontaire est la preuve de votre bonne foi et vous met à l'abri des majorations.

En bref, face à une erreur, votre meilleur réflexe est la réactivité. L'administration préférera toujours un indépendant qui reconnaît son erreur et la corrige, plutôt que quelqu'un qui attend passivement un contrôle. C'est la solution la plus simple et la moins coûteuse pour rester en bons termes avec l'URSSAF et sécuriser votre activité.

Questions fréquentes sur la fausse déclaration URSSAF

Le sujet de la fausse déclaration URSSAF, surtout quand on est auto-entrepreneur, peut vite faire naître pas mal d'inquiétudes. C'est tout à fait normal. Cette foire aux questions est là pour y répondre sans détour, avec des mots simples, pour que vous puissiez y voir plus clair et aborder vos obligations avec plus de sérénité.

L'idée, c'est de vous donner des réponses concrètes que vous pouvez utiliser tout de suite.

Quelle est la différence entre une erreur et une fraude pour l'URSSAF ?

C'est LA grande question, et la distinction est cruciale. Tout repose sur une seule chose : l'intention.

Une erreur, c'est une coquille, un oubli, bref, une maladresse commise sans aucune volonté de tricher. Ça peut être une simple faute de frappe en remplissant votre déclaration ou l'oubli d'une facture dans le total du mois. Si vous vous en rendez compte et que vous rectifiez le tir de votre propre initiative, l'URSSAF est plutôt clémente grâce au droit à l'erreur. La plupart du temps, vous n'aurez aucune pénalité.

La fraude, en revanche, c'est une autre histoire. Là, on parle d'un acte délibéré, fait dans le but de payer moins de cotisations. Omettre volontairement une partie de ses revenus chaque mois, ne rien déclarer du tout alors que l'activité tourne... voilà des exemples parlants. Dans ce cas, c'est à l'administration de prouver votre intention de frauder. Et si elle y parvient, les sanctions sont bien plus lourdes : on parle de majorations de 25 % à 40 %, et parfois même de poursuites judiciaires.

Suis-je contrôlé si je déclare 0 € de chiffre d'affaires ?

Oui, absolument. Déclarer un chiffre d'affaires à zéro plusieurs fois de suite peut clairement allumer un voyant rouge chez l'URSSAF. Imaginez la situation : vous déclarez 0 €, mais en parallèle, votre site web est actif, vous communiquez sur les réseaux sociaux, vous semblez bel et bien travailler. C'est un grand écart qui ne passe pas inaperçu.

L'URSSAF a les moyens de recouper les informations. Vos déclarations nulles peuvent être comparées aux données fiscales, à vos mouvements bancaires ou aux informations que les plateformes en ligne (comme les marketplaces) leur transmettent. Si une activité non déclarée est mise au jour, la situation peut être requalifiée en travail dissimulé, et là, on entre dans une catégorie de fraude particulièrement grave, avec des conséquences très sérieuses.

Sur combien d'années l'URSSAF peut-elle remonter pour un contrôle ?

C'est ce qu'on appelle le délai de prescription. Le connaître est essentiel, ne serait-ce que pour savoir combien de temps garder vos papiers.

En temps normal, le délai est de trois ans. Très concrètement, cela veut dire que l'URSSAF peut éplucher vos déclarations des trois dernières années civiles écoulées, en plus de l'année en cours.

Par exemple, pour un contrôle qui démarre en 2025, l'URSSAF pourra vérifier les années 2024, 2023 et 2022, ainsi que les mois déjà déclarés de 2025.

Mais attention, il y a une exception importante. Si l'administration constate une infraction de travail dissimulé, le délai de prescription s'allonge et passe à cinq ans. Une excellente raison de plus pour être irréprochable dans ses déclarations.

Que faire si je ne suis pas d'accord avec les résultats du contrôle ?

Contester une décision de l'URSSAF est un droit. Si les conclusions du contrôle vous semblent injustifiées, il ne faut surtout pas baisser les bras. Il existe une procédure claire pour faire entendre votre point de vue, mais attention aux délais !

Voici les étapes à suivre :

  1. La période contradictoire : Juste après avoir reçu la "lettre d'observations", vous disposez d'un délai de 30 jours pour répondre par écrit. C'est votre première chance de vous défendre : apportez des arguments, fournissez des documents manquants, expliquez pourquoi vous n'êtes pas d'accord.
  2. La Commission de Recours à l'Amiable (CRA) : Si, malgré vos explications, le redressement est confirmé, vous pouvez saisir la CRA de votre URSSAF. Vous avez deux mois pour le faire après avoir reçu la notification. C'est une démarche gratuite et indispensable avant toute action en justice.
  3. Le Pôle social du Tribunal Judiciaire : C'est le dernier recours. Si la CRA rejette votre demande, vous pouvez alors porter l'affaire devant le tribunal.

Si vous êtes convaincu d'être dans votre droit, ne lâchez rien. Un dossier de contestation bien préparé, avec des arguments solides et des preuves, peut vraiment faire toute la différence.


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